Parfois, au détour d’un catalogue, on tombe sur un titre qui ne paye pas de mine, qui a déjà quelques années au compteur et dont on n’avait absolument jamais entendu parler. Ce sont des choses qui arrivent souvent, car avec l’offre vidéoludique pléthorique actuelle, il est impossible de tout suivre et encore moins de jouer à tout. On se dit qu’il a l’air pas mal, et puis, ce n’est pas la place qu’il va prendre sur le disque (moins de 250 Mo, tellement rare aujourd’hui) qui représente un frein à un essai rapide. Et force est de constater que pas loin de sept heures plus tard, la satisfaction est la même que celle d’un mineur qui vient de tomber sur une bonne grosse gemme brute.

L’univers SteamWorld s’est construit petit à petit depuis ses premiers pas en 2010 et le studio suédois Image & Form Games, qui nous avait régalés avec The Gunk en 2021 suite à sa fusion au sein du groupe Thunderful, connaît bien son affaire. Au fil des années et des épisodes, il s’est développé dans plusieurs directions, en conservant toujours son charme steampunk au far-west : action, stratégie au tour par tour, Metroidvania, construction et management…

Ambiance western steampunk garantie !

La ruée vers l’or en plus d’une mission de sauvetage

Le premier SteamWorld Dig nous mettait dans la peau d’un certain Rusty, robot de son état, qui débarquait dans le bled paumé de Tumbletown, suite au règlement d’un héritage douteux sous forme d’une concession mystérieuse. L’aventure nous menait dans les tréfonds de la terre pour découvrir la technologie Vectron, à l’origine de l’apocalypse qui avait dévasté le monde et banni les humains vers les profondeurs.

Nous nous retrouvons cette fois dans les boulons de Dorothy, la charmante androïde qui faisait office de PNJ dans le premier épisode. Armée de sa pioche, elle part à la recherche de Rusty qui a disparu lors de son exploration. Son arrivée au hub du jeu, l’avant-poste de El Machino, s’effectue après une petite course dans les souterrains locaux suite à une secousse sismique. Ce “tutoriel” introduit les premières mécaniques, dont un indispensable booster de déplacement. La “ville” permet de se familiariser avec la population robotique de l’endroit, de l’inventeur local au collectionneur de reliques en passant, bien entendu, par le maire, cupide à souhait.

Souriant et rapace, un vrai « bon » politicien

J’fais des trous, des ptits trous…

La première mission dans le puits de mine principal permet de se familiariser avec la recherche de trésors, de pièces cachées et surtout de pester contre la réserve de “lumière” qui a tendance à s’épuiser particulièrement vite, obligeant à remonter à la surface pour recharger ses batteries. Alors oui, il est possible de creuser “dans le noir”, mais c’est tout de suite moins confortable et, reconnaissons-le, un peu plus dangereux aussi.

Ce qui surprend également, c’est que le jeu force à créer des itinéraires optimisés pour perdre un minimum de temps entre deux allers-retours. Vers le bas, bien entendu, mais en créant dans la roche des paliers bien pratiques pour explorer un peu à droite à gauche. En revanche, il est possible de forer vers le haut, mais pas en sautant. Relativement gênant et peu intuitif en début de partie, on comprend au fil du temps toute la subtilité du gameplay, qui oblige à déployer des trésors d’ingéniosité dans certaines situations.

Des souterrains franchement pas accueillants

En bon Metroidvania, le titre nous indique plus ou moins clairement là où il faut aller pour avancer dans le scénario, en récupérant des outils supplémentaires et autres améliorations de personnage au passage. Les artefacts, une fois rapportés, permettent de débloquer progressivement de nouveaux outils ou des versions plus puissantes de ceux-ci. Bien entendu, tout cela coûte cher, il faut donc que chaque incursion  soit rentable, en récupérant minerais et pierres précieuses à revendre au marchand. L’inventaire est, assurément, limité en places disponibles. En cas de trépas prématuré, le contenu du sac est laissé sur place et il faut aller le récupérer… comme dans un Dark Souls, sans compter le coût du réassemblage (un pourcentage du pécule en poche).

Car si le combat est souvent inévitable dans ces boyaux étroits, Dorothy n’est quand même pas particulièrement taillée pour le corps à corps. La majorité des armes et gadgets à disposition consomment de l’eau, une denrée rare et précieuse qu’il faut économiser pour ne pas se retrouver contraint de remonter à quelques blocs de l’objectif. Débloquer les Tubes permettant un voyage rapide est indispensable pour s’enfoncer toujours plus profondément sous terre, dans une course qui apparaît, du moins au début, complètement folle et sans fin. 

Vider son sac, ça rapporte toujours.

Ce n’est pas un vieux cimetière indien. C’est bien pire…

Au fil du scénario, deux autres biomes principaux font leur apparition : un niveau végétal, garni de bestioles aussi agressives que mortelles et un vieux temple envahi par la lave, peuplé de formes de vie mécaniques fort peu sympathiques. Les quelques (trop rares) boss que l’on rencontre ne sont pas juste là pour l’esbroufe et demandent quelques essais pour saisir leurs patterns afin de profiter des rares ouvertures pour réduire leur barre de vie.

Les raccourcis entre les différentes zones se multiplient et la montée en puissance de Dorothy permet d’aller toujours plus vite et surtout plus bas. Lorsque l’on touche enfin le fond, c’est pour se rendre compte que la menace qui n’était qu’évoquée au fil de l’histoire est bien réelle et qu’il va falloir faire des choix. Le titre propose d’ailleurs plusieurs fins, l’une d’elles demandant d’aller à l’encontre du déroulé naturel du scénario, ce qui représente la première partie de la rejouabilité du titre.

Surtout ne pas se faire griller les circuits !

Car là où SteamWorld Dig 2 est particulièrement bien pensé, c’est qu’une fois l’histoire complétée, on se rend compte que le titre est taillé pour le speedrun. Là où l’on avait galéré pour triompher de certains passages, certains joueurs spécialistes du genre complètent ces séquences les yeux bandés et une main dans le dos, affichant fièrement leurs prouesses sur les plateformes vidéo. D’ailleurs, petit avertissement aux chasseurs de succès, plusieurs d’entre eux sont liés à ce type de performances, demandant de terminer le jeu sans jamais mourir, avec un pécule minimum et un certain nombre d’améliorations. Voire toutes ces conditions en même temps.



Même s’il accuse un peu son âge et surtout sa 2D, très colorée et particulièrement mignonne, qui le classe immédiatement dans les expériences néo-rétro, SteamWorld Dig 2 est particulièrement agréable à parcourir. La boucle de gameplay a beau être  simple, il est difficile de lâcher la manette, car les environnements fourmillent de trésors et de passages cachés. Moralité, le premier run du jeu s’est fait en simplement deux longues sessions, intenses et particulièrement gratifiantes. Enchaîner ensuite sur le premier opus a juste représenté une évidence. Et même si l’on conseille de parcourir la série dans le “bon” ordre, les autres épisodes permettent à tout un chacun de découvrir cet univers adorable et abordable, quel que soit le type de jeu.


Constantes positives

  • Un univers post-apocalyptique mignon
  • Une boucle de gameplay satisfaisante
  • Très addictif
  • Une excellente rejouabilité

Pathologies

  • Trop peu de boss

Le tampon du spécialiste

Informations complémentaires :

Type :Metroidvania
Développeur :Image & Form Games
Éditeur :Image & Form, Thunderful, Rising Star Games
Date de sortie : 21/09/2017
Version : Xbox Game Pass
PEGI :PEGI 7
Temps de jeu : 15 heures

Matériel de test :

par

Avatar de Salsko

Commentaires

Laisser un commentaire