Le grand jour approche, le traîneau a été révisé, les rennes sortent du toilettage, les lutins terminent les derniers emballages et la mère Noël est passée au pressing récupérer le costume de son cher et tendre, qui est en plein crunch. En véritable passionnés, il est difficile pour nous de dissocier le jeu vidéo et l’ouverture des paquets renfermant les objets de toutes nos convoitises. C’est aussi pour nous l’occasion cette année de regarder dans le rétro pour faire le bilan de nos joies et de nos peines de Noël.
KeyserSoze
Bizarrement mon plus grand bonheur d’enfant est devenu ma plus grande tristesse et mon pire Noël d’adolescent s’est révélé être l’origine de mes plus formidables rencontres vidéoludiques. Un vrai paradoxe.
Mon meilleur souvenir date de 1993, lorsque j’ai ouvert mon unique présent. Eh oui, il existait une époque où les moins aisés d’entre nous choisissaient avec soin leurs cadeaux d’anniversaire et de Noël. Cette année-là, Nintendo m’avait fait rêver avec la sortie de Super Mario All Stars. Imaginez-vous, une cartouche Super Nintendo contenant quatre titres pour moins de 400 francs alors que le prix plancher d’un jeu était de 500 francs. Pouvoir jouer aux versions remastérisées des opus NES que j’avais vendus pour me faire trois sous et mettre la main sur une édition nipponne réarrangée de Mario, j’en ai encore les poils qui se dressent en écrivant ces lignes.
Mais trente ans plus tard, la recette m’ulcère plus qu’autre chose. Faire du neuf avec du vieux n’est plus acceptable dans le modèle actuel et l’argument du “c’est pour les plus jeunes qui n’y ont pas joué” perd tout son sens face à un remaster de remaster, n’est-ce pas Joël ?… C’est surtout l’occasion désormais pour Nintendo de revendre ses productions WiiU pas suffisamment rentabilisées par manque de clarté sémantique entre deux générations de consoles.
Ce qui m’amène à mon pire souvenir de Noël et cette triste année 1995. Sur ma liste, il n’y avait qu’une seule et unique chose, la prochaine machine de Nintendo qui était annoncée comme deux fois plus puissante que ses concurrentes fraîchement sorties. Mais, après de nombreux reports, les chances de la trouver sous le sapin fondaient comme neige au soleil. Après avoir défendu bec et ongles Big N dans les cours de récréation face à mes camarades pro-SEGA, lutte d’autant plus compliquée avec le débat Aladdin qui, avouons-le, était plus réussi sur Mega Drive, voilà qu’un troisième challenger entre dans l’arène.
Une certaine PlayStation, dont les spots publicitaires ne font qu’une bouchée de ceux que Nintendo diffuse en fin d’année pour tenter d’inciter les joueurs à ne pas succomber et d’oublier des hardwares déjà obsolètes dans la course aux bits. Le cœur serré, et pour ne pas être moqué par mes adversaires d’hier qui sont passés sur la Saturn, je capitule et je me sépare de ma Super Nintendo pour pouvoir accueillir cette station de jeu aux licences inconnues. Finalement, ce rendez-vous manqué conduira à des milliers d’heures de bonheur et à un attachement particulier pour cette marque qui n’était jusque-là “que” l’inventeur du walkman.
J’ai mis du temps à pardonner à Nintendo de nous avoir lâchés en chemin et il aura fallu tout le génie de la Wii pour retrouver grâce à mes yeux. Attention cependant, à ne pas reproduire les mêmes erreurs avec la petite sœur de la Switch. Big N n’a plus le monopole des consoles portables et de sérieux concurrents ont vu le jour depuis. Surtout avec un Xbox Game Pass de plus en plus accessible, l’erreur pourrait être fatale à Nintendo malgré sa fanbase très bien installée et surtout fidèle. La firme nippone aura cependant toujours une place particulière dans ma vie de joueur puisqu’elle est, comme vous l’avez compris, à l’origine de mon meilleur et de mon pire Noël.
Tarask
Je n’ai pas véritablement de souvenirs liés aux jeux vidéo sur la période de Noël. Il y en a que trois qui me reviennent en tête, et qui datent. J’ai un assez vague de souvenirs d’un Noël chez ma grand-mère, où le gros barbu m’avait déposé au pied du sapin deux jeux sur Super Nintendo : Super Soccer et Les Schtroumpfs. Je me souviens juste avoir affronté mon frère sur le jeu de football en vue de dessus entre le plat de résistance et le fromage.
La deuxième anecdote concerne cette fameuse Super Nintendo. Alors un peu plus âgé et ne croyant plus au Père Noël, mon père m’avait demandé si j’acceptais d’en faire don à l’une de mes cousines (qui ne joue pas 😂). Nous venions d’acquérir la toute première PlayStation, ainsi la Super Nintendo devait tirer sa révérence du foyer familial. À l’époque, ça ne m’avait pas du tout gêné, sauf lorsque j’ai pris conscience que ma cousine n’était pas du tout portée sur le JV. Je l’ai finalement récupérée plus de vingt ans après, à l’occasion d’une réunion familiale : ma tante l’a retrouvée et a préféré me la redonner pour ma collection (ainsi qu’une partie de mes jeux de l’époque dont Super Pinball) plutôt que de la laisser pourrir dans son grenier.
Enfin, et pour finir sur une note joyeuse, le souvenir le plus marquant que j’ai sur cette période de ma jeunesse, c’est d’avoir débuté et fini en l’espace de trois jours le jeu Silver sur PC : un action-RPG fantasy entièrement doublé en français (ça me semblait révolutionnaire à l’époque), que nous avons parcouru nuit et jour avec mon oncle en se relayant. Ce jeu m’a tellement marqué que j’ai l’ai même racheté récemment en version Dreamcast, alors que j’ai toujours la version PC en boîte à la maison. Si vous êtes fan des RPG à l’ancienne, foncez l’essayer, ce jeu est relativement méconnu mais mérite toute votre attention.
Ce qu’il faut en retenir c’est que peu importe si votre Christmas Day vidéoludique est triste ou joyeux, il y a toujours du positif à en retirer. Nous vous souhaitons de trouver sous le sapin l’objet de toutes vos convoitises et qu’il vous apportera autant de bonheur que vous l’espériez. Profitez surtout de vos proches, c’est le plus important. Bonnes fêtes à tout le monde.
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