Sorti le 13 juin, The Alters s’annonçait comme un jeu prometteur — du moins, c’est l’impression que nous avait laissé son trailer, diffusé il y a un peu plus d’un an. Développé et édité par 11 Bit Studios (les créateurs de Frostpunk et This War of Mine), nous étions impatients de le découvrir et de voir comment il allait mêler survie, gestion, exploration et construction.


Houston, on a encore un problème…

Avant toutes choses, deux options s’offrent à nous avant le début du jeu, basées sur la difficulté économique et les éléments d’action. Nous optons pour laisser tel quel, c’est-à-dire en standard pour l’économie et en modéré pour l’élément d’action, afin de profiter au mieux de ce que les développeurs voulaient proposer au joueur. Dans tous les cas, il est possible de modifier ces options directement dans le menu pause du jeu. Après une courte cinématique d’introduction, nous prenons le contrôle de notre personnage. Jan Dolski est un mineur spatial travaillant pour Ally Corp, une société minière spécialisée dans l’extraction du rapidium, élément principal du jeu. Ce nouvel élément a été découvert par hasard lors d’une exploration sur un astéroïde passant près de la Terre. Ses radiations uniques permettent de transférer de l’énergie pure dans la mitochondrie de cellules organiques. Pour faire simple, le rapidium permet de décupler la vitesse de duplication des cellules. C’est pour cela qu’Ally Corp s’est investi dans la mission d’apporter cet élément sauveur sur Terre et cherche à faire avancer la croissance accélérée des cultures afin d’éradiquer la famine mondiale.

Mais où a-t-on atterri ?

Au cours du sommeil cryogénique, obligatoire pour l’exploration spatiale minière, la navigation quantique a déterminé la présence de rapidium sur une planète. Suite à son atterrissage, Jan essaie désespérément d’entrer en contact avec l’équipage à la sortie de sa capsule. Malheureusement, sa radio semble cassée et c’est ainsi que nous partons à la recherche des autres membres d’équipage. La malchance semble coller à la peau de Jan : à peine a-t-il parcouru quelques dizaines de mètres qu’il découvre la capsule de son officier supérieur… décédé, alors que tout semblait fonctionner parfaitement. Cette petite phase d’introduction au jeu permet de nous familiariser avec les mouvements de notre personnage. Nous apprenons ainsi qu’il est possible de courir et d’escalader/descendre différentes surfaces environnantes. Suite à cette phase tutorielle, Jan fini par retrouver le reste des quatre derniers membres de l’équipage, eux aussi décédés dans des circonstances étranges, alors qu’une vague de radiation déferle en masse sur notre personnage. Heureusement, nous arrivons in extremis à rejoindre notre base mobile, juste avant de connaître le même sort que nos petits camarades.

La base est à notre portée !

Un havre de paix ? Pas tant que ça !

L’angle de caméra, lors des phases de jeu à l’intérieur de la base, passe en vue de côté. À peine la carte consultée qu’il nous était difficile de ne pas se rappeler des centaines d’heures passées sur Fallout Shelters et la comparaison s’arrête là, vous pouvez en être sûr. Notre première mission consiste à trouver la salle de communications pour appeler la société minière, basée sur Terre. Même si l’appel vidéo est pire qu’une visio en Edge, l’interlocuteur de Jan lui fait comprendre qu’il ne lui reste que quelques jours avant de courir un grave danger. Dolski doit se rendre au plus vite dans les quartiers du Capitaine pour y trouver la procédure d’évacuation, afin de déplacer la base avant que le soleil ne se lève et éviter son anéantissement suite à une augmentation intense de la température.

On se croirait presque dans le film Les Chroniques de Riddick, quand celui-ci doit s’échapper de la colonie pénitentiaire Crématoria. Après une bonne nuit de sommeil pour y reprendre des forces (et une santé mentale adéquate), nous découvrons que chaque jour est défini par une limite de temps où une seconde équivaut à une minute en jeu.Inutile de vous dire que la pression temporelle est constante. Pour chaque journée, nous disposons de huit heures de travail, symbolisées par une barre d’énergie. Bien que nous puissions les dépasser, un malus sera appliqué et rend chaque tâche plus longue à réaliser.

Extraction enclenchée… Les entrailles de la planète vont parler !

Notre première tâche journalière consiste à récupérer des métaux à la surface de la planète. Ceux-ci vont permettre de fabriquer des objets pour les explorations, de nouvelles pièces (atelier, ascenseur, couloir, infirmerie, chambres…) et du carburant pour déplacer la base mobile. Les sources d’extractions sont particulièrement visibles de loin, car elles brillent d’une couleur orangée, tandis que les matières organiques se parent d’un joli bleu. Le rapidium, quant à lui, dégage une multitude de couleurs, très faciles à reconnaître de loin. Il faudra impérativement prendre en compte le facteur temps/travail. En effet, au-delà de 21h, un autre phénomène viendra nous mettre des bâtons dans les roues : les radiations. Celles-ci doivent impérativement être contrôlées, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur de la base.

Il nous faudra régulièrement vérifier le nombre de filtres disponibles, car si jamais ils venaient à manquer, les radiations durant la nuit exposeront nos survivants à une mort certaine. 11 Bit Studios a néanmoins instauré le voyage rapide entre la base et les zones de forage, sans consommation de temps, ce qui est très bien quand il faut aller chercher des ressources assez éloignées. Afin d’optimiser les explorations, toutes sortes d’objets sont disponibles à la fabrication dans l’atelier de la base : grappin d’escalade, scanner, foreuses ou objets spécifiques à l’avancée de l’histoire. Attention toutefois, la création des objets demandera de l’énergie et donc du temps. D’ailleurs, en parlant d’exploration, il est possible de trouver des objets dispersés à la suite du crash de certaines capsules, qui viendront égayer la vie dans la base. Enfin, vous vous en doutez bien, nous allons parler de la duplication de nos Alters ego. 

Dans la vie, chaque choix façonne le futur qu’on porte en nous

Toi plus moi, plus eux, plus tous ceux qui le veulent

Très tôt dans le jeu, c’est-à-dire la première fois que l’on fore une source de rapidium, il sera possible de créer un Utérus (oui oui, vous avez bien lu) pour y créer des Alters. Et c’est à ce moment-là que le jeu devient vraiment très intéressant. Inutile de s’imaginer que nous allons plonger dans un jeu pour les 18+, l’Utérus est une simple table sur lequel un tube en accordéon rose se pose dessus. Un peu à l’image des tours de magie, différents organismes vivants peuvent être révélés. Lorsque le tube remonte, abracadabra, le spécimen apparaît. D’ailleurs, nous ne vous en dirons pas plus sur la première création réalisée, mais il faut bien avouer que nous ne nous attendions pas du tout à cela.

Étant donné que nous sommes soumis à déplacer notre base fréquemment pour éviter de finir carbonisés, il nous faut obligatoirement l’aide de main d’œuvre pour effectuer ces tâches. Quand nous vous disions que ce moment devient particulièrement intéressant, c’est vraiment le cas.En effet, l’ordinateur quantique, à l’aide du rapidium, va avoir la possibilité de décortiquer notre ADN et nous pourrons choisir des moments clés de notre vie afin d’en modifier la destinée. Le concept est tout à fait génial, car en faisant cela, nous pouvons créer un clone spécialisé dans un domaine particulier. Là, en l’occurrence, notre premier Alter est un technicien, offrant un gros pourcentage à l’entretien de la base. Sympa non ?

La fiche complète de nos Alters

Mais ce n’est que le début, car il faudra gérer aussi bien le travail qu’il doit effectuer que son état émotionnel. Imaginez : vous vous réveillez dans une pièce inconnue, face à quelqu’un qui vous ressemble, porte votre nom… et vous annonce que vous êtes un clone, avec vos propres souvenirs gravés dans votre ADN. Oui, il y a de quoi devenir dingue. Étant le Jan original, notre devoir sera de tout faire pour que nos Alters soient au top. Pour cela, il faudra, lors de nos conversations, choisir les réponses qui orientent correctement leurs états émotionnels, sinon l’aventure risque de devenir très compliquée, voire impossible. De plus, étant donné que nous allons créer une vraie communauté, avec des personnalités différentes, il est fréquent de devoir prendre parti lors d’une décision qui divise nos Alters, ou pas. Sachez que chaque choix aura forcément des conséquences à court, moyen et long terme. Afin de garder un œil sur nos Alters, une fenêtre spécifique est disponible dans le menu pause. Celle-ci nous donne pas mal d’informations importantes telles que l’état de santé, la satiété, l’état émotionnel et les bonus apportés.

Une fonction très importante dans la gestion de notre clone est le journal des événements. Il permet de montrer l’impact émotionnel que les événements récents ont eu sur lui, ainsi que sa vision des choses, même si le journal ne consigne que les trois derniers jours. Il est vrai que 11 Bit Studios a bien travaillé sur son jeu. Combien sommes-nous à avoir chargé une sauvegarde précédente pour optimiser nos choix de réponses dans ce type de jeu ? Et bien c’est simple, lorsque nous le faisons pour la première fois, une fenêtre apparaît pour nous informer que The Alters est un jeu de survie et qu’il est donc logique de rejouer certaines scènes plusieurs fois. Pour nous aider, nos choix de dialogues précédents seront marqués afin de choisir plus facilement la même trajectoire ou de prendre des décisions différentes. Avouez que c’est vraiment bien pensé ! On ne vous en dira pas plus sur l’aventure, mais dès l’acte 2, attendez-vous à une avalanche de rebondissements, entre joie et peine… Le tout à la hauteur du nombre de personnalités qui devront s’entendre pour avancer.

On va passer un sacré bout de temps à bichonner cette base

Une réalisation solide

En ce qui concerne la jouabilité, il est indéniable qu’elle est de bonne facture. Commençons déjà par toute la partie exploration/extraction, celle en vue à la troisième personne, qui s’avère être la moins bonne. Lorsque nous partons à la recherche des précieux matériaux indispensables à notre survie, nous avons relevé quelques petits soucis de collisions, mais rien de bien grave en comparaison de l’étendue qu’il nous faut explorer sur chaque carte. Pour la partie dans la base, en vue de côté, il arrive que nos Alters restent bloqués et/ou deviennent indivisibles, ce qui est assez embêtant quand on doit leur parler.

Nous avons trouvé une solution très rapide pour pallier ce problème en attendant une mise à jour du jeu : déplacez le module dans lequel est bloqué le personnage, ce qui va résoudre immédiatement le problème. Après de longues heures de jeu, nous n’avons trouvé aucun autre souci, ce qui prouve que le studio a pris soin de proposer une sortie optimale. Les graphismes sont de bonne qualité, même si nous avons déjà connu bien mieux en ce qui concerne l’Unreal Engine 5. Mais là n’est pas l’intérêt principal du jeu, et beaucoup de joueurs ne font pas cas de la partie graphique, à raison. Les détails apportés dans la base sont très nombreux et chaque nouvelle pièce que nous créons apporte son lot supplémentaire d’éléments. C’est la partie extérieure qui est un peu en deçà de ce que nous avons l’habitude de voir.

Chaque modification de la base est visible à l’extérieur. C’est trop cool !

En ce qui concerne la bande son, nous applaudissons des deux mains le compositeur des musiques, Piotr Musiał, pour ses très belles créations. Ainsi, nous vous conseillons fortement de jouer au casque pour en profiter pleinement. Le jeu étant en VOSTFR, il serait judicieux de faire un petit tour dans les paramètres afin d’augmenter la taille des sous-titres, qui sont un petit peu trop petits à notre goût. On peut quand même déplorer qu’il n’y ait pas de version française, surtout que les dialogues sont très présents et auraient pu sublimer le jeu pour ceux qui parlent la langue de Molière.Une petite mise à jour serait la bienvenue sur les textes, car certains ne sont pas encore traduit. Enfin, les deux objectifs principaux sont la gestion du temps et du bien-être de nos Alters.

Nous avons plusieurs fois relancé le jeu du début afin d’optimiser au mieux nos choix, aussi bien en exploration, en gestion de la base et en réponses aux dialogues, pour découvrir quelques subtiles différences, impactant beaucoup le cours de l’aventure. Pour ceux qui pourraient se décourager, un conseil : soyez patients et n’hésitez pas à charger une ancienne sauvegarde pour mieux avancer. Pour les chasseurs de succès/trophées, il va sûrement falloir plusieurs tentatives pour tout débloquer. Certains sont vraiment ardus à réaliser et d’autres sont manquables. Pour info, n’oubliez pas d’interagir avec la première création, c’est un succès/trophée très facile à débloquer, mais encore plus facile à laisser filer.




The Alters nous a immédiatement fait envie, et ce, dès le premier trailer visionné en mars 2024. Que dire de plus que le plaisir fut au rendez-vous lors de ce test ? Tout s’imbrique parfaitement et nous allons de surprises en surprises au cours de l’histoire. 11 Bit Studios nous offre un gameplay riche mêlant survie, gestion de base, narration impactante, avec une vraie réflexion sur les choix de vie. Même si, de prime abord, la gestion du temps paraît compliquée, les mécaniques font qu’on arrive assez vite à s’en sortir, mais pour reprendre  une couche de difficulté avec la gestion de nos Alters, indispensables pour notre réussite. Une fois la prise en main maîtrisée, il ne reste que le plaisir devant nous, avec les joies et les peines de nos Alters mais aussi des sentiments que nous avons pour eux et qui évoluent au cours de l’aventure. Si nous ne devions donner qu’un mot pour décrire The Alters : une pépite !

Constantes positives

  • Une histoire captivante
  • Une gestion de la base et des Alters géniale
  • Une bande-son de bonne facture
  • Une bonne prise en main
  • Des graphismes correctes…

Pathologies

  • … mais qui auraient pu être mieux en extérieur
  • Une gestion du temps un poil trop difficile

Le tampon du spécialiste

Informations complémentaires :

Type :Survie/gestion/construction
Développeur :11 Bit Studios
Éditeur :11 Bit Studios
Date de sortie : 13/06/2025
Version : Fournie par l’éditeur
PEGI :PEGI 18
Temps de jeu : 25H

Matériel de test :


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