Mosaic – Une prise de conscience bien trop ennuyeuse

Sommaire

Une dépression annoncée

En attendant l’arrivée de leur prochain titre, baptisé Fruitbus, qui lui s’annonce bien plus joyeux, nous avons voulu revenir sur cette œuvre clivante et nous faire notre propre avis. Enfilez vos gants, votre charlotte et suivez-nous en salle d’examen.

Initialement sorti en 2019 sur PC, Mosaic a bénéficié d’une édition sur consoles de salon l’année suivante. Ce jeu d’aventure développé par Krillbite Studio aborde un sujet bien délicat puisqu’il est question de dépression, de métro-boulot-dodo et de remise en cause existentielle. Il y a beaucoup plus fun comme postulat de départ, vous en conviendrez.

Un réveil difficile

Extirpé d’un profond sommeil par la sonnerie de son téléphone, notre triste inconnu peine à trouver la force de sortir de son lit. Visiblement, il n’en a pas trouvé non plus la veille puisqu’il s’est endormi avec sa tenue d’employé modèle… C’est finalement bien pratique : un coup de peigne, de brosse à dents et un petit ajustement de sa cravate avant de repartir pour une nouvelle journée de travail des plus ennuyeuses.

Notre col blanc œuvre pour la société Mosaic et s’attelle à créer des nœuds de réseaux sans que l’on comprenne vraiment l’objectif global de la tâche quotidienne qui lui est confiée. Cette boucle se répète sans cesse et pèse de plus en plus sur notre malheureux qui en oublie tout lien social, préférant se plonger dans son téléphone pour jouer à BlipBlop, une application simpliste, mais addictive.

Un ressenti trop présent

C’est un crève-cœur de dire cela pour un amoureux des productions vidéoludiques chargées en émotions, mais les développeurs ont ici beaucoup trop forcé le trait. Le gameplay est aussi ennuyeux que les journées de notre pauvre bougre. Les interactions sont anecdotiques et les déplacements d’une lourdeur extrême. Il s’agit clairement d’un choix artistique, mais la dépression de notre personnage se ressent beaucoup trop, manette en main, pour que notre empathie ne soit pas mise à mal.

Il y a pourtant quelques bonnes idées, comme l’intégration de petites bulles de bonheur colorées accompagnées de musiques salvatrices, tant elles font du bien au moral du joueur en peine devant cette œuvre. Ce n’est cependant pas suffisant pour ne pas finir par broyer du noir, tant l’ennui est profond. La direction artistique, et ses cinquante nuances de gris qui n’offrent aucun coin de ciel bleu, assombrit également le moral. Là encore, ce choix pèse trop sur l’équilibre entre fun, émotion et perception du message.

La prise de conscience de notre personnage nécessite trois heures de jeu, mais la nôtre a été bien plus rapide. Il y a d’autres œuvres à découvrir en ce monde pour que vous perdiez votre temps avec celle-ci. D’autant que, finalement, la conclusion n’est vraiment pas à la hauteur de ce que nous étions en droit d’attendre après tant de souffrance. Les complétistes les plus courageux devront quant à eux sacrifier au moins huit heures de leur existence sur l’autel des 100%. Fuyez, pauvres fous !

Diagnostic final

Un ennui trop bien retranscrit

Avec Mosaic, les développeurs de Krillbite Studio s’étaient pourtant armés de bonnes intentions. Vouloir nous amener à une prise de conscience sur la société moderne et la monotonie qui guette si l’on se laisse prendre au piège du métro-boulot-dodo est louable. Le message est malheureusement desservi par un gameplay et une direction artistique qui forcent trop le trait et conduisent le joueur à l’ennui profond, voire à l’asthénie.