Ready or Not est un FPS développé et édité par le studio irlandais VOID Interactive. Initialement publié en accès anticipé sur Steam le 17 décembre 2021, le titre est sorti officiellement le 13 décembre 2023 sur Windows, puis le 15 juillet 2025 sur PlayStation 5 et Xbox Series X|S. L’engouement depuis sa sortie sur Steam valait-il le coup d’attendre son lancement sur console ? Nous sommes prêts à vous répondre.

“Quand les temps sont durs, il s’agit d’être aussi dur qu’eux”
Tout d’abord, nous devions faire le point sur le parcours sinueux qu’a connu Ready or Not, ayant frôlé la mort bien avant de voir le jour. En 2017, suite à la diffusion sur YouTube de sa vidéo prometteuse, le jeu aurait pu s’éteindre aussi vite qu’il est apparu, surtout après la rupture avec Team17. Et pourtant, contre toute attente, il débarque officiellement sur PC après un long accès anticipé.
Jusque-là, tout va bien. Mais la version console, elle, se heurte à un mur. PlayStation 5 et Xbox Series X|S refusent certaines scènes jugées trop crues : exit les cadavres démembrés, fini les suspects dans le plus simple appareil. Résultat : les joueurs PC crient au scandale sur les réseaux, se sentant trahis par ce grand écart éditorial.
Cerise sur le gâteau ? Le lancement, digne d’un gros AAA avec plus d’un million de ventes en quatre jours, fait exploser les serveurs. Déconnexions en pagaille, PNJ figés, groupes impossibles à créer… Le succès vire au cauchemar. Maintenant, tout repose sur VOID Interactive. Il va falloir réagir, et vite, car la communauté commence sérieusement à perdre patience… Les nombreuses plaintes sur les réseaux sociaux en sont une des manifestations visibles.

Bienvenue dans la ville américaine fictive de Los Sueños (en espagnol : les rêves). Malheureusement, nous allons très vite découvrir que les rêves se transforment en cauchemar. Nous prenons le contrôle de Judge, le chef d’équipe du SWAT, afin de prêter main-forte à la police locale, qui n’est plus en mesure de venir à bout des malfrats. VOID Interactive n’a pas jugé utile de s’embarrasser à inclure un semblant de script. Notre seul but est de remplir les objectifs de mission, et si possible en obtenant la meilleure note, allant de F à S.
Le réalisme est un pilier central de Ready or Not, les membres du SWAT et les suspects étant tués en seulement quelques tirs. Pour faire la meilleure comparaison possible, c’est comme si nous jouions à Call of Duty en mode normal, mais que les blessures ne disparaissaient pas au fil du temps – et c’est ce qui fait le charme (et la frustration) de ce jeu.
Il est obligatoire de mettre en place un plan d’action, de vérifier chaque pièce, de ne pas se séparer, et surtout, de perdre toutes les habitudes prises au cours des vingt dernières années sur les FPS. Les plus vieux se rappelleront sûrement du charme des SWAT et des Rainbow Six de la grande époque, et le plaisir procuré après chaque mission réalisée avec succès.

Assauts coordonnés contre des objectifs spécifiques
Ready or Not contient trois niveaux de difficulté et dix-huit missions (huit de plus pour la version Digital Deluxe Edition), chacune ayant un mode différent : affronter des suspects barricadés, arrêter un tueur de masse, désamorcer des bombes ou secourir des otages. Il faut savoir que chaque mode a ses propres règles d’engagement, avec des pénalités en cas d’infraction.
Les missions sont jouables en solo avec des coéquipiers gérés par l’IA, ou en coopération avec jusqu’à quatre autres joueurs via le multijoueur en ligne (cross-play). Le mode de difficulté Difficile mettra vos nerfs à rude épreuve : en plus de dégâts accrus, les ennemis sont plus nombreux, plus précis, et plus réactifs… sans oublier que le tir allié est activé !

Pour mener à bien les missions, nous avons l’embarras du choix en matière de personnalisation d’équipement. Plus de quarante armes sont accessibles et personnalisables : fusils d’assaut, pistolets-mitrailleurs, fusils à pompe, lanceurs M32A1 et pistolets. À cela, il faut ajouter les accessoires : le bouclier tactique, le bélier, le fusil à pompe d’ouverture, le pistolet miroir, et bien sûr le lance-grenade M320.
En termes de protection, on peut aussi choisir entre trois gilets pare-balles, chacun déclinable en trois matériaux (kevlar, acier ou céramique), ainsi que différents casques et lunettes de vision nocturne. D’ailleurs, une fonction de sauvegarde des modifications est disponible afin d’être le mieux équipé pour chaque mission.
Il va sans dire que chacune d’entre elles est différente, et qu’il faudra donc se préparer minutieusement pour les accomplir.

Jetez votre arme et allongez-vous au sol !
Comme cité précédemment, ce titre se veut réaliste. Il faudra donc coordonner les actions, et ce, dans chaque pièce où nous entrerons. Pourquoi ? Parce que l’IA ennemie est assez intelligente pour se cacher (dans des placards ou sous un lit) et s’avère très réactive avec la gâchette.
Pour réussir à contrer les ennemis, un panel assez impressionnant d’ordres est disponible : défoncer une porte de plusieurs façons, se regrouper en différentes formations, lancer des grenades flash ou lacrymogènes, placer des charges de C2, menotter un suspect, se scinder en deux groupes pour entrer dans une pièce, etc.
Il est vivement recommandé de faire le didacticiel (et ce, plusieurs fois si nécessaire) afin de connaître sur le bout des doigts toutes les interactions possibles, car la moindre erreur peut être fatale. En effet, nos coéquipiers peuvent mourir, ce qui pourrait énormément impacter le déroulement de la mission.

En solo, en plus de diriger les interventions, il faut prendre en considération l’état mental de notre équipe. Chaque membre développera des compétences au fil des missions réalisées, mais aussi en fonction de la manière dont elles sont abordées.
Si les armes létales sont prioritairement utilisées, cela risque d’impacter l’état psychologique de nos coéquipiers, et il sera alors obligatoire de les remplacer durant quelques missions. Il faudra donc opter pour des armes disposant de munitions au poivre, en caoutchouc, ou favoriser les tirs sur les membres inférieurs – ce qui s’avère très difficile dans le feu de l’action.
De plus, si l’objectif final est de décrocher la meilleure note, il faudra obligatoirement laisser les armes létales au commissariat.
En parlant de commissariat, sachez qu’il sert de hub central. Il dispose d’un stand de tir, de plusieurs lieux pour modifier son attirail, gérer ses coéquipiers, et bien sûr, choisir les missions.

Une tension omniprésente
S’il est bien une chose que le studio VOID Interactive a su retranscrire avec Ready or Not, c’est la pression ! L’adrénaline déferle dans nos veines à chaque mission, que ce soit en solo ou en multijoueur, car chaque partie est différente. Les ennemis font des rondes aléatoires, parfois seuls ou en groupe.
Certains se cachent lors des affrontements ou contournent le groupe d’intervention. Et que dire de ceux qui, une fois les mains dans le dos, prêts à se faire menotter, courent dans une tentative désespérée pour asséner un coup fatal à un des policiers.
Il faut constamment être sur le qui-vive, même lorsqu’il s’agit simplement d’ouvrir une porte, car celle-ci pourrait être piégée. Cela nous rappelle une mission en multijoueur, où un des membres n’avait pas pris la peine de vérifier. Le bilan fut lourd de conséquences : quatre morts sur une escouade de cinq hommes…

Chaque action réalisée a son importance. Si le pistolet miroir n’est pas utilisé avant d’entrer dans une pièce, il est fort probable qu’un ou plusieurs ennemis entendent et voient une porte s’ouvrir. C’est donc un déluge de balles qui accueillera le SWAT, avec, la plupart du temps, plusieurs cadavres dans les secondes qui suivent.
Si jamais il nous venait à l’idée de frapper plusieurs fois une porte fermée ou verrouillée, il se pourrait bien que nous nous cassions la jambe – ce qui nous handicaperait jusqu’à la fin de la mission. Tous ces petits détails font de Ready or Not un jeu où il faut réfléchir avant de foncer tête baissée, sous peine de devoir recommencer sans cesse une mission.
Il faut aussi avouer que certaines missions vous prennent aux tripes, voire vous mettent franchement mal à l’aise. Certaines opérations nous mèneront à démanteler des trafics d’êtres humains – parfois même d’enfants – ou à traverser une boîte de nuit jonchée de cadavres, des téléphones sonnant dans le vide… difficile de ne pas penser au Bataclan. Âmes sensibles, passez votre chemin.

Un jeu réaliste ? Presque
Pour ce qui est du gameplay, il est assez difficile de trouver des points faibles. Tout est fait pour prendre par la main les nouveaux joueurs, du moins au début. Après quelques heures, les actions deviennent naturelles et le plaisir de jouer, en solo ou avec des amis, n’en est que meilleur.
Si nous devions chercher la petite bête, il arrive que, par moments, nos coéquipiers se bousculent dans des couloirs étroits ou en montant un escalier. Quant aux ennemis, ils sont vraiment très (voire trop) réactifs dans certains cas – à croire que nous jouons contre l’une des meilleures équipes au monde de Counter-Strike.
Pour la bande-son, le jeu est en VOSTFR, ce qui est dommage vu le peu de voix incluses. Les bruitages sont de très bonne qualité, et le silence assourdissant lors de certaines phases renforce la tension ambiante – d’autant plus lors des rafales échangées entre les deux camps.

Quant à la musique, il n’y en a pas ou très peu, mais ce n’est pas ce qui est recherché dans ce genre de jeu. Il serait invraisemblable, dans un souci de réalisme, que le studio irlandais ait ajouté de la musique pendant les interventions du SWAT.
En termes de graphismes, Ready or Not tourne sous Unreal Engine 5, et le studio a peaufiné les nombreux détails avec une belle qualité. Les missions se déroulant de nuit imposent l’usage d’une lampe torche ou des lunettes de vision nocturne, sous peine d’ajouter une pression supplémentaire. À noter que les armes et les personnages sont très bien modélisés, ce qui renforce encore le réalisme du jeu.
Pour les chasseurs de succès/trophées, il va falloir vous armer de patience. En effet, certaines complétions imposent de finir toutes les missions au rang S, en difficulté difficile ou sans protection – autant dire que cela va vous donner du fil à retordre, surtout en multijoueur. Il est donc préférable de bien choisir ses coéquipiers, car certains pensent encore jouer à Battlefield ou Call of. “Bon chance”













Diagnostic final
« À deux doigts de la perfection »
Alors que Ready or Not aurait pu ne pas voir le jour suite aux problèmes avec Team 17, VOID Interactive a bien fait de s’accrocher. Avec plus d’un million de copies vendues sur PS5 et Xbox Series en seulement quatre jours, ce FPS signe un lancement digne des plus gros AAA. Malgré une IA quelque peu perfectible, ce titre est d’une grande qualité et peut se targuer d’être dans la même lignée que les SWAT et Rainbow Six de la grande époque. Attention toutefois, seuls les joueurs avertis prendront plaisir à évoluer dans un environnement qui se veut être au plus près de la réalité, tension incluse. Si les mots “discipline en équipe” font partie de votre vocabulaire, alors foncez, car ce jeu a été fait pour vous.
Constantes positives |
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- Un réalisme saisissant
- Un gameplay exigeant mais gratifiant
- Une personnalisation ultra poussée
- Une ambiance sonore maîtrisée
Pathologies |
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- Une IA perfectible dans certaines situations
- Une accessibilité limitée pour les joueurs casual
Le tampon du spécialiste
Informations complémentaires :
Type : | Jeu de tir à la première personne, Simulation |
Développeur : | VOID Interactive |
Éditeur : | VOID Interactive |
Date de sortie : | 15/07/2025 |
Version : | Version commerciale |
PEGI : | PEGI 18 : Langage ordurier, Violence |
Temps de jeu : | 50H |
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