La Clinique Vidéoludique

En 2019, Fallen Tree Games Ltd nous proposait d’incarner un homme condamné pour meurtre dans American Fugitive, fuyant la police et la prison dans un style inspiré des premiers GTA. Avec The Precinct, le style reste le même, mais on passe de l’autre côté de la Loi en revêtant l’uniforme. Ce nouveau jeu, édité par Kwalee et Microids, nous plonge dans la peau d’un jeune policier tout droit sorti de l’école. On enfile donc la casquette de médecin légiste pour pouvoir l’ausculter des pieds à la tête, en récoltant tous les indices et dans le respect de la Loi. On part en intervention !

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Quand le bleu arrive en ville

Nous débutons le jeu par une cinématique nous présentant la ville d’Averno, petite ville des États-Unis d’Amérique, pourrie jusqu’à la moelle par des gangs régnant d’une main de fer sur les rues. Notre personnage se nomme Nick Cordell Jr, fils du chef Cordell, tué brutalement dans l’exercice de ses fonctions il y a cinq ans. Notre grade d’élève officier nous impose de commencer l’aventure en devenant le coéquipier du Sergent Kelly, même si celui-ci ne semble pas enchanté de nous prendre sous son aile, afin de nous apprendre les ficelles du métier.

Nous allons maintenant vous dévoiler les premières missions du jeu, afin de vous plonger au mieux dans la peau de Nick. Si jamais vous ne souhaitez pas être spoilés, nous vous invitons à sauter cette partie jusqu’au chapitre “Averno, une petite ville pleine de surprises !”

Immédiatement après une courte cinématique, nous commençons le tutoriel et notre premier objectif est des plus simple : sortir du commissariat de police. Nous en profitons pour faire le tour du propriétaire et découvrons tout de suite que les détails sont nombreux : accueil, salle de briefing, bureaux, pièce à convictions, armurerie, cellules, héliports, salles interrogatoires, toilettes… tout y est pour constituer un vrai commissariat. Une fois rejoint Kelly à l’extérieur, celui-ci nous donne notre première mission : prendre le volant pour aller… Se sustenter ! Et c’est parti pour aller chercher la bouffe des “bons flics qui se respectent” : les hot-dogs.

On en profite donc pour admirer les graphismes et reconnaissons immédiatement une inspiration des premiers jeux Grand Theft Auto, avec une vue en perspective descendante. Les détails sont nombreux, les jeux de lumière de nuit très bons et agréables à l’œil. De plus, la mini-carte indique parfaitement l’itinéraire à prendre. Cerise sur le gâteau, on peut modifier sa taille en fonction de ses choix. Pendant le petit déjeuner (et oui, on est aux USA…), on papote avec notre coéquipier, et découvrons que nous avons la possibilité de choisir différentes réponses. Nous apprendrons rapidement que celles-ci permettent de connaître un peu mieux la vie de nos collègues de travail, ainsi que l’histoire qui s’est déroulée avant que nous prenions notre plaque.

À peine finie la moitié de notre « petit-dej’ de champion » que la radio nous rappelle à l’ordre : une attaque à main armée est en train de se dérouler à la banque Mercer ACB. La journée commence fort ! On démarre alors sur les chapeaux de roues, sirène hurlante, pour que les véhicules s’écartent de notre trajectoire. Arrivés sur les lieux, ni une ni deux, les suspects sortent de la banque. Armes à la main et sacs pleins de billets sur le dos, ils refusent catégoriquement de se rendre. Après avoir choisi le revolver plutôt que le tonfa ou le taser, nous appliquons la sentence à ces malfrats, avec, nous devons le dire, un peu de mal. La trajectoire des projectiles est représentée par une ligne blanche et, avant de se mettre à découvert, il est préférable de centrer la caméra dans la direction voulue pour faire feu.

Une fois les braqueurs éliminés, l’hélicoptère des infos filme le départ en camionnette d’une seconde équipe. Et c’est parti pour une course poursuite : on se croirait dans un film américain ! Lors de cette intervention, plusieurs actions peuvent être menées. Si l’on se fait tirer dessus, nous pouvons riposter. En poursuivant correctement le véhicule des malfaiteurs, nous gagnons des jetons d’assistance qui débloquent diverses possibilités de stopper celui-ci : voiture de renfort, herse, officier à pied, hélicoptère, etc. Tout est bon pour faire régner l’ordre à Averno ! Une fois le fourgon détruit, nous pouvons appliquer une sommation orale lorsque sa jauge de résistance est épuisée (barre bleue), pour espérer que le méchant se rende. Il ne nous reste plus qu’à menotter le suspect et à le ramener en cellule. Enfin, nous irons prendre place à notre bureau pour terminer cette première journée pour le moins mouvementée.

La seconde journée sera bien plus simple car nous apprendrons à… verbaliser, comme tout officier de police débutant. Il faut bien que la ville renfloue les caisses vides, d’une façon ou d’une autre ! Et le paiement des contraventions en fait partie. Ainsi, nous découvrons le manuel d’officier qui recense toutes les infractions qui peuvent être commises sur la voie publique. Abandon de détritus, graffitis, stupéfiants, excès de vitesse, vol, entrave à un policier et tellement d’autres qu’il nous faudra un peu potasser pour se rappeler les démarches à suivre. D’ailleurs, chaque mesure est extrêmement bien détaillée et ne vous avisez pas de descendre une personne uniquement si elle a refusé de vous présenter ses papiers d’identité : nous ne sommes pas dans la peau de Derek Chauvin.

Lorsque nous mettons une amende, pour une voiture mal stationnée par exemple, un menu s’ouvre et nous devons choisir l’infraction relevée. Si nous nous trompons, une petite sonnerie indique notre erreur et nous pouvons recommencer. Vient ensuite le contrôle des personnes qui enfreignent délibérément la loi et il faut reconnaître que c’est assez bien fait. Lors de nos interventions, nous devons suivre scrupuleusement chaque étape pour ne pas avoir à relâcher le contrevenant.

Nous ne nous étalerons pas sur chaque jour de service effectué lors de ce test, mais il fallait tout de même préciser que la mission du maintien de l’ordre ne s’effectue pas uniquement à pied ou en voiture, mais aussi dans les airs ! Nous pouvons ainsi piloter un hélicoptère (décidément, Nick sait tout faire !) pour arrêter les chauffards au volant. Il nous suffit de braquer le projecteur sur la voiture et débloquer des jetons de renfort pour appeler les collègues motorisés à la rescousse. 

Une séquence de jeu inattendue qui était très amusante et plaisante à jouer, assurément ! Vous vous en doutez bien, notre mission ne consistera pas à donner des contraventions tout au long du jeu. Nous devrons œuvrer au démantèlement des gangs qui pourrissent la ville et, pourquoi pas, découvrir ce qui est réellement arrivé au père de Nick. Enquêter sur le meurtre tragique du paternel, un crédo pour Fallen Tree Games, puisqu’il s’agissait déjà de cela dans American Fugitive. 

La loi, c’est moi !

Pour ce faire, rien de plus simple, il faudra accumuler des preuves concrètes pour monter un dossier béton et faire tomber les gangs. Nous devrons arpenter la ville pour récupérer tout élément relié à un membre actif et le rapporter à la salle des preuves, pour grimper doucement, mais sûrement, dans la hiérarchie. Ainsi, nous débuterons par les sbires, puis le lieutenant, le bras droit et enfin le boss. Il faudra sérieusement se remonter les manches ! Le travail à effectuer semble titanesque, mais en réalité la marche à suivre est assez simple dans l’ensemble.

À chaque quart (journée de travail), il est de notre devoir de patrouiller le secteur qui nous a été assigné, de répondre aux demandes d’intervention communiquées par le central et de rester vigilant face aux crimes qui pourraient être commis. Il nous incombe de décider de la réponse appropriée à un quelconque incident, et nous avons l’autorisation d’ignorer des demandes d’intervention si nous sommes déjà occupés à faire régner la loi.

À la fin du quart, nous recevons des points d’expérience en fonction des performances réalisées pour, au final, prendre des galons et avoir accès à de nouveaux types de quarts, de véhicules, d’armes et améliorations. Le crime n’a qu’à bien se tenir ! Pour ceux qui ne souhaitent pas mourir lors d’une simple bagarre, cinq modes de difficulté, de très facile à très difficile, sont à notre disposition. Le plus simple vous transformera en Robocop alors que le plus dur vous fera endosser le costume plus modeste de Pinot, Simple Flic.

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Averno, une petite ville pleine de surprises !

Vous vous en rendrez vite compte, la ville d’Averno est assez petite. En revanche, elle regorge d’activités. Outre notre travail de fond pour démanteler les gangs, des missions annexes sont assignées. Des courses de rues, retrouver des objets volés dans un musée et même prêter main forte sur une affaire criminelle, seront disponibles. Nous passerons sur les objets volés et les courses de rue pour nous attarder sur l’enquête criminelle. 

Certes, nous sommes loin des Experts Las Vegas, mais il faudra chercher des indices sur la mort très suspecte d’un magnat de la cryptomonnaie. Entre collecte de preuves et interrogation du voisinage, la mission se fait en plusieurs étapes pour casser le train-train quotidien qui se met en place, ce qui n’est pas pour nous déplaire. On ne vous en dirons pas plus sur les activités annexes, mais sachez qu’il y en a encore quelques-unes et que celles-ci vous prendront sûrement un peu de temps pour toutes les réaliser.

Parlons maintenant de la partie graphismes et du fait qu’ils sont de qualité très satisfaisante. Tournant sur le moteur Unity, les détails sont de bonne facture et assez nombreux, avec un cycle jour/nuit et une météo dynamique. Les jeux de lumières conviennent parfaitement pour ce type de jeu avec sa caméra plongeante et directionnelle, ce qui fait le charme de The Precinct. Un bel hommage aux premiers GTA, de l’autre côté de la Loi.

En termes de rendu sonore, là aussi, un travail sérieux a été effectué. Outre les musiques très « années 80 », les bruitages que nous percevons tels que le son des voitures, les machines à écrire dans le commissariat, les coups de feu… tout semble réaliste. Mention spéciale (et ça on adore) sur les remarques, parfois déplacées, des passants lorsque l’on effectue des actions en particulier, ce qui fait tout le temps sourire. Le seul bémol à soulever, serait le fait que le jeu soit en VOSTFR. Beaucoup de studios indé n’ont malheureusement pas le budget pour doubler leur jeu, pénalisant les joueurs qui ne sont pas forcément bilingues, d’autant que les dialogues ne sont pas mal du tout.

Pour ce qui est de la partie gameplay, nous avons été assez surpris de la prise en main qui s’avère excellente. La précision et le roulis sont différents en fonction du véhicule que nous conduisons, les mouvements de notre personnage et les interactions produites ne sont absolument pas un frein au plaisir, bien au contraire. Il y a quand même un ou deux petits défauts que nous devions relever, même si le mot “défaut” n’est pas trop approprié.

Le système de visée pourra sûrement en rebuter plus d’un de prime abord, mais après un peu de temps et d’entraînement, on s’y habitue assez vite. D’ailleurs, si vous souhaitez un petit conseil: en étant accroupi derrière un obstacle, placez la caméra en direction de la cible et passez en mode visée. Le jeu vous aidera gentiment à placer le viseur sur l’ennemi et vous n’aurez plus qu’à faire feu.

En parlant de se cacher derrière un obstacle, il faudra aussi prendre un peu la main sur cette possibilité, ô combien obligatoire, lors d’affrontements avec de multiples malfrats. Il faut appuyer sur une touche (B sur Xbox) pour que notre personnage soit littéralement collé à son bouclier de fortune. Pour changer de cachette, nous devons appuyer de nouveau sur cette touche et courir vers la prochaine planque. Cela enlève un peu de fluidité au jeu, ce qui est dommage.

Pour finir, nous avons relevé des soucis au moment de choisir une interaction précise. Celles-ci ne sont pas des plus optimisées pour la manette. Par exemple, lorsque nous arrêtons un gangster, que nous avons le choix entre le menotter ou ramasser des preuves, le jeu choisit de lui-même ce qu’il convient de faire, c’est-à-dire de sortir les pinces. Bon, il s’agit vraiment de chercher la petite bête, car outre cela, le studio a vraiment bien travaillé pour sortir un jeu très agréable à prendre en main.

Alors quel pourrait être le point noir de ce jeu ? Eh bien oui, il y en a un, et pas des moindres : la redondance ! On se rend très vite compte qu’en comparaison du nombre d’interactions que l’on peut effectuer, le jeu nous fait lentement glisser au fil des missions journalières vers une certaine lassitude, au point d’utiliser l’option (bravo aux développeurs) de demander au coéquipier de relever toutes les infractions commises par un voyou. Certes, c’est assez amusant au début, mais puis cela devient très vite lassant.

Pour les chasseurs de succès/trophées, comptez une grosse vingtaine d’heures pour les réaliser tous. Si, d’ailleurs, vous pensez qu’il sera compliqué d’en réaliser certains, comme le fait d’arrêter 6 criminels ou de gagner 10 000 points lors d’un quart, au bout de quelques niveaux acquis il sera possible de personnaliser la journée de travail en fonction des horaires et du travail à réaliser. D’ailleurs, après enquête, il n’y a pas de succès/trophées liés à la difficulté.

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