Fake news

Lors de sa première apparition, The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom a déclenché une vague de bonheur chez les fans de la licence. Enfin, le joueur pourra incarner la princesse Zelda ! Et si nous vous disions qu’à La Clinique, nous ne sommes pas d’accord et qu’une visite de notre morgue vous rafraîchirait la mémoire ? Oui, oui, notre chambre mortuaire abrite deux épisodes qui prouvent le contraire !

Méconnus du grand public ou volontairement oubliés en raison de leur piètre qualité vidéoludique, Zelda: La Baguette de Gameleon (1993) et L’Aventure de Zelda (1995) sont deux titres sortis sur Philips CD-I et mettent déjà la princesse au centre de l’œuvre. Les plus anciens ou les plus férus se souviennent certainement du souhait de Nintendo d’offrir un lecteur optique à sa Super Nintendo. Le droit d’exploitation de la licence Zelda faisait partie du contrat conclu entre Nintendo et Philips, laissant Sony sur le carreau. La suite, vous la connaissez…  

La vérité étant rétablie, nous pouvons aborder sereinement le test du troisième opus donnant la part belle à notre gente damoiselle. Cet épisode, dont le développement a été confié au studio Grezzo (le même que pour le remake de The Legend of Zelda: Link’s Awakening, sorti en 2019) est disponible depuis le 26 septembre 2024 sur Nintendo Switch. 


Pas facile d’être une princesse

The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom nous plonge directement dans l’aventure et nous projette dans la peau de Link, alors qu’il s’apprête à entamer son sempiternel combat final contre Ganon. Notre héros suréquipé n’a aucun mal à remporter ce duel, mais c’est sans compter sur le tour de cochon que lui réserve le vaincu. Avant de définitivement passer l’arme à gauche, il ouvre une étrange faille dans laquelle Link est happé. Notre valeureux épéiste parvient in extremis à décocher une flèche pour libérer Zelda de sa prison de verre puis disparaît dans le néant.

Pas le temps pour notre tête couronnée de pleurer sur son sort puisque la faille prend de l’ampleur. Elle s’empresse d’aller informer son père de la situation. En effet, de nombreuses brèches fleurissent un peu partout en Hyrule et les sujets se volatilisent les uns après les autres.

En arrivant dans la salle du trône, Zelda ne s’attendait pas à ce que le roi l’accuse d’être la responsable de tout ce qui se produit et qu’il la fasse jeter au cachot. Il y a des jours où ce n’est pas la joie d’être une princesse… Heureusement pour elle, son séjour dans le sous-sol du château lui permet de rencontrer Tri, un esprit doté de magie. En lui offrant son sceptre, il confère à Zelda une part de ses pouvoirs. Elle peut, dès lors, avoir recours aux échos, constituant le cœur du tout nouveau gameplay de cet opus. 


Il y a de l’écho ici !

Il n’a échappé à personne que cet épisode s’articule autour des échos et donc de la capacité de Zelda à reproduire les objets ou les ennemis qu’elle a déjà croisés. Cette compétence est utile tant pour résoudre les énigmes environnementales que pour se défendre sur les terres hostiles d’Hyrule. Nintendo a pourtant eu du mal à se défaire totalement de Link puisqu’il est possible de l’invoquer durant un court instant. Alors certes, cela se justifie à certains moments de l’aventure, mais il aurait été aisé de s’en passer complètement et c’est un peu dommage selon nous.

Ce nouvel opus fait également la part belle à tout ce qui a fait le succès de la licence. Il peut être défini comme la synthèse parfaite entre les épisodes en 2D et Zelda Tears of the Kingdom. Il hérite au passage d’un gros défaut de ce dernier, à savoir le manque d’ergonomie de son inventaire d’échos. Si vous avez détesté faire défiler des dizaines d’objets pour trouver celui que vous vouliez associer à une flèche en plein combat, eh bien rien n’a changé. Même s’il est possible de trier les échos selon divers critères, faire défiler les 150 items à la recherche de la meilleure solution à notre problème est des plus fastidieux. Cela conduit le joueur à se cantonner aux quelques échos qu’il considère comme les plus efficaces, sans tenter d’autre combinaison.

On peut aussi regretter le manque de mise en avant des pouvoirs magiques supplémentaires offerts par Tri. En dehors des donjons, rares sont les moments où Zelda est tenue de faire appel à la synchronisation pour déplacer un objet ou utiliser son mouvement pour atteindre un lieu inaccessible. Invoquer l’écho d’un Buzz Blob, le saisir à distance, puis l’agiter dans les hautes herbes pour éradiquer une colonie de serpents en les “tasant”, il faut reconnaître que c’est plutôt cool. Additionnée au problème d’ergonomie du menu, cette absence “d’incitation” conduira certainement la plupart des joueurs à n’explorer le gameplay qu’en surface et ainsi passer à côté de toute sa profondeur. 

Ceci étant dit, rien d’autre n’est venu entacher notre expérience. Nous avons retrouvé avec plaisir les thèmes musicaux bien connus de la licence même si, avouons-le, leur réorchestration n’égalera jamais les souvenirs de nos jeunes années de joueurs. La direction artistique est identique à celle de Link’s Awakening et ce côté “jouet” est du plus bel effet. L’ensemble est très immersif et nous avons eu du mal à mettre un terme à nos sessions. Le fait que le jeu soit en monde ouvert y contribue fortement. Il y a toujours un truc qui attire notre attention ou une dernière chose à faire avant de quitter la partie. 


Le meilleur des deux mondes

S’il fallait définir ce Zelda, nous dirions simplement que malgré quelques défauts, il pourrait être l’épisode qui contente l’ensemble des fans de la licence. Avec le retour des donjons à l’ancienne, un monde ouvert, la présence de personnages culte, la possibilité de concocter des recettes, les équipements octroyant des avantages en jeu et nombres d’autres choses que nous vous laissons la joie de découvrir, il peut s’enorgueillir d’avoir l’offre la plus complète pour une œuvre non canonique.

Après plus de trente heures passées sur le titre pour en connaître le dénouement, il nous tarde de nous y plonger de nouveau afin de dénicher les derniers quarts de cœur nous ayant échappé ou pour remplir les nouvelles quêtes se débloquant une fois l’histoire terminée. Et, pourquoi pas, relever le défi du mode héroïque qui annihile certains effets de bonification et qui double les dégâts reçus. Ou alors tenter un speed run en cherchant des combinaisons d’échos telles que la projection de lit volant par un Rafalou, bref, vous l’aurez compris, la fin n’est que le début d’une autre aventure en terre d’Hyrule.  



Même si The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom hérite du problème d’ergonomie d’inventaire de Zelda Tears of the Kingdom, il reste à ce jour la parfaite synthèse de la licence. Tout en introduisant une nouvelle mécanique de gameplay, il a su tirer le meilleur des épisodes en 2D en y intégrant la liberté des derniers opus. Nintendo prouve encore une fois son savoir-faire en matière de plaisir vidéoludique. Nous ne pouvons donc que vous conseiller fortement, si cela n’est pas déjà fait, de vous procurer le titre sans tarder.  

Constantes positives

  • Une direction artistique inspirée  
  • Des mécaniques de gameplay innovantes pour la licence  
  • Une bande-originale empreinte de références
  • La présence de donjons
  • Une durée de vie plus qu’honorable pour le format

Pathologies

  • Un inventaire d’échos peu ergonomique
  • Un Link qui n’a pas réussi à céder complètement sa place

Le tampon du spécialiste

Informations complémentaires :

Type :Aventure
Développeur :Grezzo
Éditeur :Nintendo
Date de sortie : 26/09/2024
Version : Jeu physique acheté par nos soins
PEGI :PEGI 7
Temps de jeu : 30H

Matériel de test :


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