Nexon Games, développeur coréen, est bien connu des joueurs mobiles et PC, principalement pour des titres solides d’un point de vue technique et gameplay mais également faisant la part belle aux microtransactions. Les amateurs de cross-média auront par ailleurs noté qu’ils sont à l’origine de Blue Archive, qui a bénéficié d’une adaptation en anime. Avec l’arrivée de leur dernier looter-shooter en free-to-play, The First Descendant, allons voir si la recette Nexon fait toujours recette.


Le dernier espoir de la race humaine repose sur vos épaules. Eh oui, encore une fois…

Pas d’énorme surprise, The First Descendant nous balance dans un univers futuriste où la Terre a été ravagée. Cette fois-ci, les responsables sont les Vulgus, qui sont arrivés par une autre dimension pour asservir l’humanité… Ensuite, les Colosses ont tout dévasté. Heureusement, les Descendants, des élus investis des pouvoirs des Anciens, se sont élevés contre ces vils envahisseurs. 

Alpha, le grand chef. Il ne vous rappelle pas quelqu’un ?

Très rapidement, nous intégrons un briefing de mission qui nous permet de choisir notre premier personnage : au choix, le beau gosse, la boîte de conserve ambulante ou la beauté glaciale. Ce premier soldat d’une longue liste à débloquer accompagne ainsi Bunny, la très électrique et énergique membre du squad, lors du tutoriel. Évidemment, nous vivons une expérience mystique de décorporation lorsque nous mettons le doigt sur notre objectif, ce qui nous permet de faire la connaissance du Guide, entité fantomatique qui est au centre du scénario de départ. La mission se finit bien entendu en fiasco complet, avec l’apparition de Karel, gros vilain en armure XXL et au rire plus gras qu’une motte de beurre breton, qui vient piquer le fruit de notre expédition avant de nous laisser en tête-à-tête avec un cafard géant… et sans Baygon.

On se concentre sur le briefing ! LE BRIEFING !

C’est formidable, tu es l’Elu ! – Oui, oui, c’est ça, il est où mon gros flingue ?

Après cette victoire facile, admettons-le, nous sommes téléportés à Albion, le bastion de la résistance. S’il est possible de s’attarder pour se balader dans ce hub fort encombré d’autres joueurs, les marqueurs de quête sont là pour nous rappeler l’essentiel. Sur les ordres du grand chef Alpha (oui, c’est vraiment son nom), qui est moyennement content de l’importance grandissante du Guide, le premier terrain d’opérations sur lequel nous sommes envoyés est donc Kingston, sorte de complexe de bâtiments divers depuis longtemps envahis par la végétation.

Nous avons déjà plutôt bien notre personnage en main, les sensations de tir sont bonnes, le grappin autorise des acrobaties intéressantes, la permutation des trois armes de l’arsenal est aisée et même si certaines subtilités nous échappent encore, le plaisir est là. Plusieurs objectifs sont à réaliser directement à l’intérieur de la zone (assez vaste d’ailleurs) et c’est là où l’on se rend compte que ces quêtes “en extérieur” sont par défaut totalement publiques et en cross-plateforme (PC/Xbox/PS). 

Arène urbaine pour fin de mission intense.

Il est donc commun de voir d’autres joueurs arriver pour nous prêter main-forte en plein milieu d’une mission, ou au contraire d’en rejoindre une qui est sur le point de se terminer. Heureusement, certains objectifs liés à l’histoire permettent de recruter trois autres joueurs ou d’y aller en solo. Si c’est sympa de pouvoir vaincre sans effort (et sans gloire), cela donne quand même au début une impression de sacré bordel et que la trame scénaristique est reléguée au second plan… voire au troisième ! Parce que, restons sérieux deux minutes, tout l’intérêt du titre c’est quand même d’avoir la plus grosse pétoire !


Si tu mets le doigt là-dedans mon pote, t’es parti pour longtemps…

The First Descendant est extrêmement à l’aise dans son secteur. Les flingues variés aux munitions diverses encombrent rapidement l’inventaire, tout comme les mods à installer sur ceux-ci ou directement sur l’armure de notre personnage. En début de partie, il faut régulièrement changer d’armes et se débarrasser des plus anciennes, moins efficaces. 

Plus de puissance !

On récupère ainsi tout un tas de ressources qui serviront plus tard, on le sait, pour améliorer toute cette artillerie de qualité croissante, mais également pour débloquer les autres Descendants jouables (ainsi que leurs variantes cosmétiques), dont la fiche forcément alléchante invite à passer à la caisse pour s’affranchir d’un grinding chronophage. Et un petit passage dans la boutique in-game permet de constater qu’il est effectivement possible d’hypothéquer un rein afin de jouer avec l’avatar de ses rêves. D’aucuns pourront crier au scandale, mais c’est à ce prix que le titre peut se permettre d’être gratuit et donc, accessible à tout le monde.



Diagnostic : Fun, joli, mais coureur de fond ou sprinteur ?

Niveau d’attente

Fiévreux


Ne jouons pas les rabat-joies, The First Descendant se paye le luxe de sortir dans un état relativement irréprochable; il est vrai après plusieurs mois de bêta-tests. Le côté addictif de ce looter-shooter a tout pour plaire au public de Warframe et de Destiny, deux titres qui ont grandement inspiré Nexon Games dans la genèse de leur projet.

Reste à voir si l’effet “waouh” des premières semaines saura se poursuivre et quel contenu régulier sera proposé pour maintenir l’intérêt de la communauté. Dans tous les cas, ce premier aperçu rapide est très encourageant.


Diagnostic Différentiel – 29 août 2024

Un paquet d’heures plus tard, admettons-le, The First Descendant tient parfaitement toutes ses promesses, même les plus polémiques…


Gros bestiaux, armes et persos IKEA 

La complétion de chaque zone se solde par un affrontement dantesque contre l’un des colosses, cette fois-ci sans filet et sans bénédiction scénaristique de victoire assurée. Il faut être relativement bien préparé et, à moins de tomber par hasard sur un joueur de très haut niveau qui “plie le game” sans verser une goutte de sueur, ces combats ont tout pour enseigner l’humilité. Les patterns incluent une phase de “furie” du gros vilain et même s’ils ne sont pas très nombreux, ils restent très efficaces et peuvent faire brouter n’importe quel groupe de “touristes”. Il n’est donc pas rare de goûter à l’échec si la synergie d’équipe est insuffisante, car ces épreuves sont à la fois un DPS-check et un test de compréhension et d’adaptation aux mécaniques. Après la victoire sur Marchetombe, le premier d’entre eux, le personnage de Bunny devient jouable, les quêtes précédentes à Kingston ayant permis de rassembler les quatre matériaux nécessaires à son invocation.

Et un Pyro bientôt éteint !

Pour ne pas jouer au généticien façon Docteur Maboul, Anaïs, Magistère dissidente au service d’Albion, devient rapidement notre meilleure copine. C’est elle qui permet de combiner tous ces matériaux clinquants aux noms compliqués en personnages et armes tous plus impressionnants les uns que les autres, comme la Cage à Foudre, une excellente mitrailleuse légère. Mais attention, le nombre de recherches simultanées est limité et celles-ci prennent un temps certain. Au début c’est rapide, histoire de donner goût au système, mais rapidement les heures s’accumulent. Huit pour le catalyseur permettant de surclasser un légataire ou une arme de niveau maximum en contrepartie d’un retour au niveau 1 et pas moins de trente-six pour mitonner un Légataire ultime, sachant que chacun de ses composants à réaliser au préalable en prend la bagatelle de dix-huit. Mais avant d’en arriver là, il faut pas mal progresser.

De la patience, surtout de la patience et encore de la patience…

Y’a pas que Bunny dans la vie !

La suite de l’histoire se déroule sans heurts, mais pas sans surprises. De nouvelles menaces, de nouvelles zones, de nouveaux légataires à rencontrer et rebelote jusqu’au “bout” de l’histoire, qui laisse entrevoir de multiples rebondissements dans les mises à jour à venir. Il est d’ailleurs conseillé, avec un peu de persévérance, de débloquer plusieurs de ces personnages supplémentaires, ne serait-ce que pour profiter de leur affinité élémentaire lors des affrontements majeurs : Sharen la tueuse de l’ombre au camouflage optique, Freyna l’empoisonneuse ou Blair le cuistot pyromane avec sa bonne bouille à la Keanu Reeves, pour ne présenter que les plus évidents. Car cette fois-ci, les éléments nécessaires à leur fabrication ne tombent pas systématiquement à la fin d’une mission ou d’un donjon. 

Ca fait pas lourd, ces pourcentages…

Le titre entraîne donc les joueurs dans une spirale de farming plus ou moins intense, avec au cœur du dispositif, les prières ferventes à la RNJesus à chaque fin de mission. 20% de taux de drop, ça pourrait paraître confortable au début, mais il n’en est rien, surtout quand on est un chat noir. Dès que l’on s’intéresse aux armes et aux personnages plus “avancés”, les probabilités d’obtenir le composant voulu chutent drastiquement : 6%, voire 3%, sur la conversion d’un “matériau informe” qui prend entre cinq et quinze minutes à récupérer et tout autant à transformer, en battant un boss spécifique. C’est presque radin, mais pas impossible et au final, ce système proche du gatcha (mais avec des probas “sèches” et sans “pity”) est sacrément addictif. Il ne faut donc pas hésiter à se contenter de ce que l’on récupère (parfois d’excellentes surprises) et aiguiller ses recherches en fonction. Avoir un personnage spécifique en ligne de mire nécessite d’y investir de très nombreuses heures. Ou alors, on se résigne à céder à la facilité et on sort la carte bancaire. Ici, clairement, Nexon mise sur la frustration des joueurs.

Oui, il faut tout ça pour la mademoiselle !

Une guerre d’usure, sur tous les fronts

Si l’on peut noter une certaine répétitivité dans la structure des différents environnements que nous sommes amenés à traverser (huit jusqu’à présent, mais l’agencement de la carte permet de nombreux ajouts), il faut reconnaître que les missions à effectuer sont raisonnablement variées et permettent de suivre le fil rouge de l’intrigue en évitant une trop grande lassitude. Les décors flirtent souvent avec la démesure et un goût certain pour la verticalité, comme ces niveaux très inspirés par l’esthétique de H.G. Giger. Destruction totale, défense de points de contrôle, survie, il y en a pour tous les goûts. Cependant, certaines épreuves de plateforme en temps limité nous ont paru particulièrement hardcore à la manette et extrêmement pénibles. Nous avouons ici avec une pointe de honte que la réussite (obligatoire) de celles-ci a fréquemment tenu à l’adresse et l’agilité d’autres joueurs de passage.

On se perd dans la Ruche.

C’est d’ailleurs à plusieurs que le titre se savoure le mieux. Peu importe si la mission a déjà été effectuée, les récompenses valent toujours le coup. En particulier ces ennemis “élites” identifiés par leur barre de vie de couleur jaune et une plus grande résistance. Ils droppent à leur mort une poignée de composants d’artisanat rares, impossibles à obtenir d’une autre manière. Il est important de repérer leur apparition pour ne pas louper le précieux matériau et son icône d’écrou violet dans le feu de l’action. En effet, presque toutes les recettes d’Anaïs demandent un bon paquet de ces éléments, obligeant systématiquement à recommencer plusieurs fois de suite la même mission. Dans cette optique, autant donner un coup de main, même à un passant, pendant quelques vagues, car l’entraide est clairement valorisée.

Le petit écrou, très important !

D’autres composants sont liés à un gameplay spécifique de recherche de caches plutôt bien planquées dans les environnements, nécessitent des “analyseurs” relativement rares… et un personnage spécifique, Enzo l’Intendant, pour “crocheter” celles de haut niveau quand on n’a pas des réflexes au top. Bien entendu, l’inventaire se remplit très rapidement d’armes et d’équipements toujours plus puissants, mais aussi de modules divers et variés qui permettent d’augmenter les caractéristiques, pour peu qu’on les améliore dans l’antre de Silion. Tout objet “inutile” peut et doit être détruit pour en récupérer les matériaux de base, qui servent ensuite à l’optimisation. Patience et persévérance sont à l’honneur.


Tellement coréen, à tous les niveaux

Comme pour un Diablo (au hasard), c’est une fois que l’on s’attaque au mode “difficile”, débloqué à la complétion du scénario, que les choses sérieuses commencent réellement. Car un personnage ou un flingue, qu’il soit fabriqué ou acheté, doit être amélioré de nombreuses fois pour espérer performer correctement. Tout comme les modules, dont les derniers niveaux à monter sont une véritable ruine, mais valent sacrément le coup. Ici, tous les ennemis sont de niveau maximum (100), plus nombreux, plus rapides et possèdent des mécaniques supplémentaires. En parallèle, les missions et donjons dans cette difficulté accordent des récompenses supplémentaires selon certaines conditions (infiltration ou destruction de masse). Pour ces derniers, il est même possible d’ajouter un certain nombre de malus pour maximiser le score. 

Sharen en attente d’infiltration

Bien entendu, toute une partie des matériaux de craft ne sont disponibles que dans ce mode de jeu (niak, niak !). De leur côté, les boss du scénario bénéficient d’une version beaucoup plus mortelle et impitoyable. Pour s’y retrouver, le titre permet facilement d’identifier les zones à parcourir et les épreuves à surmonter pour obtenir des composants voulus, surtout que certains changent de localisation de manière hebdomadaire. Ce n’est pas du luxe, car The First Descendant est inflexible et chronophage dans sa quête de la toute-puissance. Comme on dit : “The grind is real”.

Probablement le PNJ le plus riche d’Albion

Enfin, le dernier point qui nous a titillé, c’est le traitement graphique des personnages. Pas parce qu’on y retrouve un certain nombre de stéréotypes, mais parce que leur omniprésence a l’air d’avoir beaucoup moins entraîné de levées de boucliers que Stellar Blade il y a quelques mois. Acceptation, habitude, résignation ou prise de conscience que les développeurs d’Orient ne sont pas ou peu influencés par la tendance DEI ? Probablement. Jeu asiatique oblige, les diktats esthétiques en vigueur ont la part belle. Les légataires masculins sont craquants à souhait et sortent tout droit d’une superproduction d’action SF hollywoodienne ou d’un jeu de drague hyper réaliste. Pour leur part, les personnages féminins sont moulés dans des combinaisons qui laissent fort peu de place à l’imagination et s’intègrent bien à cet univers cyberpunk très sexualisé. Pour leurs versions “Ultime”, ils se parent de noir, de blanc et d’or, avec plus d’armure pour les mecs et… moins pour les filles. RIP le “réalisme”, mais en définitive, c’est le choix des équipes de développement (et du marketing aussi) et cela colle plutôt bien au lore du titre. 

Barbarella 2025 ? Non, Hailey Scott !

La première MAJ sortie fin juillet a d’ailleurs proposé son lot de bikinis et de chemises hawaïennes, ainsi que le très décrié personnage de Luna, qui pourrait avoir un lien de parenté avec Ulala de Space Channel 5. Pour la rentrée imminente, le titre offre du contenu plus “studieux”, avec un nouveau mode de jeu, une zone supplémentaire (et donc du scénar en rab’), des fonctionnalités complémentaires ainsi que la nouvelle légataire de glace, la snipeuse Hailey, sur laquelle nous avons hâte de poser nos mains (en tout bien tout honneur, évidemment). 

par

Avatar de Salsko

Commentaires

Une réponse à “The First Descendant – …d’une longue lignée, c’est sûr !”

  1. […] vous avait abandonnés au seuil de la Saison 1 de The First Descendant avec son égérie Hailey qui avait l’air de sacrément envoyer du bois, du moins sur le papier. […]

Laisser un commentaire