Qu’est-ce que Battlefield Labs ?

C’est avec un peu d’appréhension, mais aussi beaucoup d’espoir, que les fans de la licence Battlefield accueillent l’annonce de l’ouverture de Battlefields Labs, une nouvelle initiative visant à intégrer les joueurs dans le processus de développement du prochain opus. Un Battlefield qui, pour l’instant, n’a pas de nom officiel, ni de date de sortie. À travers cette vidéo, plutôt classieuse il faut dire, on nous promène à travers les quatre studios chargés du développement : DICE, Motive, Ripple Effect, et Criterion. Ridgeline Games ne fait malheureusement plus partie de cette liste, ayant été fermé en février 2024, alors qu’il était apparemment en train de travailler sur nouvelle campagne narrative dans l’univers de Battlefield.

Vince Zampella a la lourde charge de redorer le blason de la licence.

Les différentes composantes de Battlefield Studios

DICE (Suède) est en charge du multijoueur, de la programmation, des destructions et du système de classe, du jeu en équipe, des véhicules, des gadgets… le cœur du gameplay en somme. Motive (Montréal, Canada) travaille sur les cartes multijoueurs et des assets pour la campagne solo. Ripple Effect (Los Angeles, USA) sont quant à eux en charge de développer de nouvelles expériences, un troisième mode de jeu, en dehors des classiques Conquest et Breakthrough. On peut supputer un Battle Royale ou bien un mode Extraction, très à la mode aussi, mais celui de Battlefield 2042 ayant fait un four, nous miserions plus sur le premier. À voir donc. Criterion (Guildford, UK) s’occupe principalement de la campagne solo, cette dernière faisant cruellement défaut à Battlefield 2042.

L’idée principale du Lab est donc d’avoir un retour des joueurs par le biais de Playtests (sous NDA), faire des prototypes, des boucles de gameplay et itérer jusqu’à ce que la communauté soit satisfaite. Tout doit y être testé : combat, destruction, cartes, modes, armes, véhicules, gadgets. Sinon, nous avons le droit au laïus habituel, que nous aurions pu écrire avant même d’avoir visionné la vidéo, c’est-à-dire “plus de contenu que jamais, le Battlefield le plus cinématographique que nous ayons conçu”, etc. Vous connaissez le refrain.

Les locaux très classieux de DICE en Suède. Voilà où part l’argent des skins.

Qui peut participer aux Playtests ?

Battlefield sera disponible sur PC (via l’EA app), PlayStation 5 et Xbox Series X|S. Pour l’instant, seules l’Europe et l’Amérique du Nord sont concernées, cela devrait tout de même évoluer à l’avenir. Des configurations PC de référence sont aussi affichées dans la FAQ.


Analyse du teaser/trailer de 15 secondes

L’extrait est très court, mais on peut déjà y distinguer quelques éléments, même s’il faut toutefois garder en tête que ce n’est que du pre-alpha footage. On peut, par exemple, apercevoir un environnement probablement localisé au Moyen-Orient, fortement réminiscent de Battlefield 3, dont une partie de la campagne se déroulait en Iran et Irak. Peut-être des remakes de Karkand ou Bazar, à moins que ce soit un leurre pour garder des surprises hors du Playtest. 

La musique ressemble aussi très sensiblement à celle de Battlefield 3, un des épisodes les plus encensés de la franchise et ce n’est pas une coïncidence : il y a clairement une volonté de titiller la fanbase avec ce clin d’œil appuyé. Les armes et véhicules sont contemporains, on peut y retrouver ce qui ressemble à une M4A1 (avec viseur holo), ainsi qu’un tank Abrams M1A2. Les puristes sauront corriger si je dis une bêtise. On y voit aussi le retour des classes. Il est possible d’en distinguer seulement trois sur les extraits, mais les classiques “Assaut, Ingénieur, Soutien et Éclaireur” devraient être présentes toutes les quatre. 

Les Spécialistes n’ont, quant à eux, pas l’air de faire leur retour, les soldats sont donc à nouveau des anonymes. Pas de Sundance, de Falck, Irish, ou autres, même si nous ne sommes pas à l’abri de revoir des personnages du Battlefield-verse s’ils continuent à développer l’univers dans la campagne solo du jeu. Autre détail important, on ne voit aucun soldat utiliser le tactical sprint, en revanche, on peut apercevoir du crouch running. Il faut peut-être y voir un signe de la disparition des cartes 128 joueurs. Toute cette analyse n’est en tout cas qu’une analyse circonstanciée de cours extraits. Le jeu se trouvant toujours en pré-alpha, tout peut encore changer.


De l’esbroufe ? Les attentes d’un des joueurs de la première heure.

Sans aller vers le sentiment d’emballement pur et dur, la proposition d’EA sur ce nouveau Battlefield est plaisante. Le jeu précédent, Battlefield 2042, avait eu un lancement plus que laborieux. La liste des défauts était très longue : crashs à répétitions, animations au rabais, maps en nombre limité, disparition (temporaire) des classes, pas de server browser, des cartes trop grandes, hit register en panne… soyons honnêtes, et même si EA ne l’a jamais admis, le jeu est sorti un an trop tôt.

Comble du ridicule, le jeu n’avait ni tableau des scores, ni chat vocal de groupe, des problèmes qui ont mis des mois à être résolus. Avec autant de développeurs sur un seul jeu, on peut dire que ce ne fût pas très glorieux. Cela dit, après de multiples patchs, le jeu a fini par retrouver des couleurs, le gunplay est désormais très plaisant, les maps ont été refaites, le contenu du mode Portal (une excellente idée malheureusement tuée dans l’œuf) a fini par débarquer dans les modes principaux. Le titre avait tout le potentiel d’être un bon jeu si l’on avait laissé le temps aux développeurs de s’exprimer. Mais bon, on ne va pas réécrire l’histoire.

Le retour du UH-60 Black Hawk

Un jeu malgré tout très attendu.

Et c’est peu de le dire. Les inscriptions au Labs affichent une file d’attente de plus de 250 000 personnes pour ceux qui se sont connectés 4 h après l’ouverture de Battlefield Labs, signe de l’attente des joueurs pour le renouveau de la franchise. Certes, une file d’attente pour un formulaire, en 2025, ce n’est pas vraiment glorieux non plus, mais ces Playtests sont gratuits, on peut donc ne pas en tenir rigueur.

Une file d’attente interminable, mais qui permet de jauger le niveau d’attente de la communauté de joueurs.

Faire des Playtests, un aveu d’échec ou une stratégie gagnante ?

Il y a tout de même dans cette façon de procéder un risque : celui de perdre en innovation. La fanbase historique a l’air peu encline au changement (un petit tour sur Twitter/X pour s’en rendre compte), cependant un jeu a besoin d’évoluer pour rester pertinent. Ressortir un Battlefield 3 remake n’intéresserait finalement pas grand monde, en dehors de quelques heures de nostalgie. Dans les faits, le gameplay et le gunplay font désormais datés. Les évolutions de mouvements apportés par Battlefield V, par exemple, paraissent dorénavant être un standard et les ajouts de spécialités de Battlefield 2042 donnaient de l’âme aux personnages, ainsi qu’une possibilité d’adaptation stratégique plus poussée en fonction des situations. On ne réagit pas de la même façon face à un Mackay (spécialité grappin) que face à un Dozer (spécialité bouclier), pourtant tous les deux issus de la classe « assaut ».


Les réseaux sociaux, juges et bourreaux

Le succès ou non d’un jeu repose parfois sur peu de chose et DICE marche à présent sur une glace très fine. Electronic Arts a, ces derniers mois, la gâchette facile sur les studios qui n’ont pas performé et les joueurs ont le goût du sang dès qu’une licence commence à vaciller. Certains sont déjà partis sur d’autres jeux, comme Delta Force pour ne pas le citer. Reste à savoir si cette stratégie innovante sera réellement payante à terme.



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