Après quasiment douze ans de développement, VED, le projet du studio lituanien Karaclan s’offre enfin une date de sortie sur l’ensemble de nos plateformes favorites. Ce que l’on ne sait pas forcément, c’est qu’à l’origine, le titre avait été pensé comme un jeu de plateformes dans un monde de Dark Fantasy, les créateurs étant tombés amoureux de Ori and the Blind Forest en 2015. Ainsi, VED a connu de très nombreux changements, à la fois dans son design, le moteur de jeu utilisé ainsi qu’un développement aussi chaotique que son univers, au fil des rencontres avec des professionnels du secteur et des retours des joueurs.

En 2020, en signant avec Fulqrum Publishing, le constat est fait : le gameplay “plateformes” ne fonctionne pas et doit être entièrement repensé, alors que tout ou presque était prêt. Après de nombreux tests, c’est donc sous la forme d’un RPG “au tour par tour” que VED prend son envol. Cependant, on se rend compte que le titre possède une dynamique qui va bien au-delà du simple échange de coups entre personnages statiques. Le positionnement est primordial et permet, avec un peu de pratique, d’offrir les frissons d’un affrontement qui emprunte autant à la stratégie qu’à l’action.

La partie aventure n’est pas en reste, même si la (trop) courte démo disponible depuis 2022 permet de se faire une idée des mécaniques intriquées les unes aux autres. Le développement de l’histoire, selon des choix effectués très régulièrement, promet de nombreux embranchements scénaristiques et une rejouabilité importante, parfaitement en phase avec l’aspect “Roguelite” du titre.

Les trois frères qui composent l’équipe de développement, artistes avant tout, ont mis leurs talents esthétiques si particuliers au service de cet univers à la fois merveilleux et inquiétant. D’ailleurs, point important, le titre est annoncé comme “100% bio”, sans éléments graphiques générés par IA. Cela fait apparemment couler pas mal d’encre sur les réseaux depuis la publication du dernier trailer, la faute apparemment à l’utilisation de Spine2D avec le moteur Unity, qui entraîne une certaine confusion. Si les visuels du jeu peuvent rappeler (de loin) aux habitués du genre les productions d’Artifex Mundi, elles dépeignent ici deux mondes très différents: l’un, d’heroic fantasy avec ses îles flottantes et ses créatures fantastiques et l’autre, moderne, technologique et froid. 

Le personnage principal, Cyrus, identifié rapidement comme un héros de légende par un curieux artefact prenant la forme d’une épée, va ainsi alterner entre ces deux réalités via la téléportation. Pour les sauver… ou précipiter leur chute. Il faudra encore attendre quelques jours pour se lancer à l’aventure et pouvoir juger de la qualité complète du titre, de l’écriture au système de combat avancé.

D’ailleurs, pour faire patienter les plus fébriles, Karaclan a sorti le 6 novembre dernier une seconde démo, baptisée “Purification”. Elle permet d’aborder le prologue de l’aventure et de faire la connaissance d’un autre arpenteur de mondes, Dook, confronté lui aussi à des choix cornéliens, trente ans avant l’éveil de Cyrus. Aussi courte que la précédente, elle introduit des affrontements via une série de choix successifs, ainsi que plusieurs personnages tous plus intrigants les uns que les autres.


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