Driving Is Hard. Comment définir ce jeu… ? La question a forcément taraudé l’esprit de l’auteur de ces lignes, après avoir été torturé par l’esprit malicieux (voire sadique) des développeurs lituaniens de Elegant Horse Studios. Vraisemblablement innocente, de prime abord, l’expérience fut douloureuse. Très douloureuse. Oubliez tout ce que vous connaissez de la conduite et de ses difficultés : Driving Is Hard vous emmène au niveau final du permis de conduire !


Tout commence sur une plage paisible…

Un peu de métaphysique

Qui sont les développeurs de Elegant Horse Studios ? Derrière ce petit studio basé en Lituanie se trouvent quatre jeunes talents indiquant vouloir « donner de la joie à tous âges », au travers de leurs productions. À l’heure actuelle, deux titres s’apprêtent à conquérir les cœurs du grand public : Sheep Sweep, sur consoles et PC, ainsi que Driving Is Hard, qui nous intéresse tout particulièrement.

Le site officiel du jeu le présente ainsi : « Aidez Jeff à parcourir des terrains escarpés dans une voiture-baignoire, où chaque faux pas risque de remettre la progression à zéro, reflétant ainsi sa lutte pour surmonter son passé et la déception de son père. ». Sur le principe, rien ne va. Forcément, il n’en fallait pas moins pour attiser notre curiosité.

L’installation du 1,16 Go demandé sur PC en fait un logiciel rapidement accessible. Tellement accessible que le menu se cantonne à quelques options basiques et l’accès à cette mystérieuse aventure qui nous tend les bras, avant de nous tendre tout court ! Tout commence sur une plage ensoleillée, située au milieu de nulle part. Une île paradisiaque depuis laquelle nous attend… Jeff.

Jeff est un personnage tout ce qu’il y a de plus lambda, exception faite qu’il divague en slip dans une voiture-baignoire. Rapidement, on comprend qu’il s’agit d’avancer et un premier collectible (un savon) est à ramasser. Il ne faut que quelques mètres pour entendre la voix de notre protagoniste, mais également celle d’un narrateur. Une version automobile de Hellblade ? C’est un peu l’idée, oui.

Les possibilités sont restreintes…

Un peu de physique

En effet, Jeff est un personnage loquace, aimant raconter son passé tumultueux avec un père qui n’a jamais cru en lui et qui a défini son parcours de vie. Quelle vie justement ? Celle d’un conducteur de baignoire à moteur arpentant des chemins escarpés, voyons ! Cela coule de source pourtant… Derrière un propos totalement ubuesque se cache tout de même une forme d’allégorie des difficultés que l’on peut rencontrer au cours de sa vie et des obstacles à affronter.

Le scénario est complètement anecdotique, mais donne lieu à quelques savoureux échanges philosophiques entre Jeff et Jeff imitant son terrible père. Croire en Jeff, c’est aussi croire en vous et en vos capacités ; et les encouragements du personnage ne seront pas de trop face aux difficultés rencontrées.

Le cœur du jeu est évidemment énoncé en titre : oui, conduire est difficile. Mais on ne pensait pas que cela l’était à ce point ! Chez Elegant Horse Studios, on a clairement voulu mettre le joueur face à un défi relevant du quasi impossible. Dès le début, l’expérience montre qu’elle se veut très punitive et la persévérance, reine. L’ascension ce Jeff se fait de manière verticale, au travers des parcours grimpant peu à peu au ciel.

Au début, nous sommes sur une plage menant à une forêt, elle-même menant à une cabane en bois, puis des univers aussi variés qu’un désert de sable, l’usine de fabrication des baignoires, etc. Tout semble mener à revivre la vie de Jeff, sous une forme métaphorique. Toutefois, la poésie enfantine s’arrête à ces obstacles tortueux que l’on se doit d’affronter.

Ne pas regarder en bas, ne pas regarder en bas, ne pas…

Un peu sadique

En jeu, très peu d’explications si ce n’est des panneaux indiquant la route à suivre. Les plus aguerris pourront tenter des raccourcis, mais c’est un risque à considérer à deux fois… En effet, au vu de la verticalité en jeu, la chute est inévitable et forcément punitive. Sans point de contrôle, Driving Is Hard pourra vous faire très rapidement repartir au point de départ, sans aucune autre forme de procès.

Un procédé extrêmement frustrant… Mais qui fonctionne ! Est-ce la sympathie de notre personnage ? L’envie de découvrir son passé ? La passion du challenger à relever ? Un peu des trois ? Le jeu d’Elegant Horse Studios joue avec les nerfs, c’est certain, mais on se (sur)prend à vouloir se dépasser et à parcourir les allées de l’imaginaire (?) de notre protagoniste à demi-nu.

Le jeu ne propose pas, nous l’avons dit, de point de passage (ou checkpoint en langue de Shakespeare). La seule astuce possible pour éviter la douloureuse sera de sauvegarder et de quitter le jeu, pour reprendre sa partie plus tard, une fois la tension redescendue. Certains passages sont ardus, très ardus et la chute peut être terrible, faisant revenir à un voire deux niveaux inférieurs sans possibilité de reprendre sa sauvegarde.

Si vous tombez, vous redémarrerez au point d’une chute fort peu contrôlable et hautement agaçante. Un chronomètre vous offre une vision globale de votre échec et du temps nécessaire pour parvenir à la fin de l’aventure. Impossible de déterminer un temps moyen dans ce cas, tout dépendra de votre dextérité… Ainsi que de votre patience. À titre d’exemple, il nous aura fallu près d’une heure pleine pour passer le troisième monde quand le premier peut être traversé en moins de quinze minutes.

Et soudain… Toy Commander !



Driving Is Hard ne brille pas par ses qualités techniques, c’est certain. Sans être totalement dépassé, il offre tout de même de jolis effets de lumière. Mais est-ce bien essentiel ? Le titre d’Elegant Horse Studios joue une carte différente, dans une expérience à la fois frustrante et diablement addictive ! Totalement décalé, mais avec un propos de fond plutôt spirituel, Driving Is Hard est un savoureux mélange de Trials et de Trackmania. La jouabilité est précise et le véhicule répond parfaitement, que ce soit au clavier ou à la manette. Et il n’en faudra pas moins pour se sortir de ce jeu dédié aux speedruns ! Pas de mode multi à l’horizon, mais il est possible de comparer votre classement de réussite avec des joueurs du monde entier. On peut regretter une difficulté absolument abominable et contraignante, mais les développeurs ne mentent pas : conduire est… Hard de chez hard ! Pour les besoins du test et respecter les délais de sortie, nous n’avons pas pu aller au bout de l’expérience tant elle est difficile, mais nul doute que l’auteur de ces lignes reviendra aider Jeff à affronter son mystérieux passé.


Constantes positives

  • Addictif au possible !
  • Une maniabilité très précise !
  • Accessible à tous

Pathologies

  • Il manque un système de checkpoint
  • Très, très, très punitif !

Le tampon du spécialiste


Informations complémentaires :

Type :Puzzle, plateformes
Développeur :Elegant Horse Studio
Éditeur :Elegant Horse Studio
Date de sortie : 31/01/2025
Version : Bêta – Envoyée gratuitement par Keymailer.com
PEGI :PEGI 7 : Langage ordurier, Violence
Temps de jeu : 5 H

Configuration PC de test :

ProcesseurIntel Core i5-9300H CPU @ 2.40GHz
Carte graphiqueNVIDIA GeForce RTX 2060
RAM16 Go DDR6
Support de stockageSSD 500 Go
Plateforme de jeu : Steam

par

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