Tandis que l’Amérique du Nord célèbre, ce jour, la folklorique fête d’Halloween, nos frontières hexagonales ne sont pas en reste. Devenue incontournable au fil des ans, c’est l’occasion de laisser s’exprimer nos plus grandes frayeurs et d’exorciser nos démons en nous déguisant au milieu de la foule : “un bonbon ou un sort” ? À la Clinique, on se disait que ce serait une belle occasion d’enfiler nos blouses et d’arpenter les couloirs assombris de notre bel établissement pour vous faire part de nos expériences les plus terrifiantes en termes vidéoludiques… Pas de Top 10 des jeux auxquels jouer cette nuit. Non. Juste nos histoires (réelles) de joueurs apeurés, manette en main.
Davcotron
Il n’est pas si évident de délimiter la frontière de la peur, du suspense, de frissonnement… Certains jeux vidéo sont capables de tout cela à la fois, même les plus inattendus ! Depuis tout petit, j’ai aimé me faire peur sans aimer particulièrement le genre de l’horreur. Mon premier souvenir de sursauts, c’est Alien 3 sur Méga Drive. Les voir arriver sur le radar, bondir de nulle part… Sales bêtes ! D’ailleurs, je ne finis jamais un jeu d’horreur. Doom 3, Dead Space, Outlast… J’ai beau essayer, rien n’y fait. Même les niveaux de Halo dans lesquels il faut affronter les Floods me terrifient. J’ai bien réussi à venir à bout de jeux tels que Resident Evil 4 et 5, les moins effrayants, tandis que je suis allé au bout du chemin des épisodes d’Half-Life, mais je suis ma première peur. Terrible constat.
Senua m’a aidé à en combattre certaines en terminant récemment les malaisants Hellblade : Senua’s Sacrifice et Senua’s Saga : Hellblade II. Peut-être parce que je considérais que la jeune femme vivait des épreuves bien plus terribles en jeu ? C’est pourquoi je préfère me réfugier dans la chasse aux fantômes : Luigi’s Mansion et Ghostbusters : Spirits Unleashed en tête. Ils me permettent d’affronter la pénombre pour aller à leur rencontre. Ces esprits, parfois malveillants, auxquels on ne veut croire, mais que l’on a peut-être tous croisés, un jour… Ici, pas de monstres sanguinaires ou de psychopathes lâchés sur nous autres, pauvres joueurs, mais les premiers frissons en famille avec les enfants.
Greg
Peur ? Moi ? Pfff, ce ne sont que des jeux voyons… Et pourtant !
Qui n’a pas sursauté lors de l’apparition du chien dans le tout premier Resident Evil ? Qui n’a pas transpiré lors d’une partie d’Alien : Isolation ? Qui n’a pas été pris d’un léger dégoût lors du premier tronçonnage d’un Locuste dans Gears of War ? Et que dire des sentiments de malaise lors des parties de Silent Hill, Outlast, Condemned: Criminal Origins, The Evil Within, Alan Wake ou encore un Hellblade quand celui-ci est joué au casque ? J’avoue, j’aime ces sentiments de frisson et de malaise, et ce, depuis ma plus tendre enfance.
Tout commença pour la première fois avec le film Alien, le huitième passager, diffusé à l’époque sur la chaîne cryptée que tout le monde connaît, pour devenir fan de la série des films. Que de temps passé dans l’obscurité à se délecter de L’Exorciste, Prédator, Hellraiser, Les Dossiers Warren, Michael Myers ou encore Freddy… Bon nombre de jeux sont arrivés à me replonger dans ces sentiments, et j’espère que cela continuera de nombreuses années.
Nerika
De manière générale, je considère que c’est plutôt le 7ᵉ art qui arrive à titiller nos peurs les plus primaires de manière extrêmement visuelle. Halloween, Les Griffes de la Nuit, Hellraiser, toutes ces légendes du dernier millénaire ont marqué leur temps et certains personnages ont même bénéficié d’une adaptation vidéoludique. Cependant, je rejoins mes confrères Dav et Greg : le xénomorphe le plus impitoyable du cinéma, en particulier dans l’épisode Isolation sur Xbox 360, a tellement joué avec mes nerfs et mon cardio que je n’ai pas tenu au-delà du premier tiers de l’aventure. Les routines constamment changeantes de la bestiole donnaient réellement l’impression d’être chassé par un être “intelligent” et particulièrement malin dans son approche. À des années-lumière des ennemis de certains jeux qui ne nous voient pas alors qu’on se trémousse juste devant leur nez.
Glandchef
Pour ceux qui commencent à me connaître, les jeux vidéos d’horreur, c’est clairement mon dada, ayant été biberonné à Resident Evil. Si vous m’aviez posé cette question il y a un an, j’aurais répondu sans hésiter “Silent Hill 4 : The Room”. Ce jeu a su déclencher une paranoïa insoupçonnée sur la folie de l’enfermement et la claustrophobie, mais je m’éloigne quelque peu du sujet… Je suis tombé récemment sur “Don’t Be Afraid”, et ce, par un total hasard. Un peu comme lorsque l’on tombe sur une VHS en brocante avec écrit “Ne pas regarder” et qu’on le fait quand même ! S’il m’a fait (un peu) peur (quelques screamers, des mannequins et ennemis dérangeants, une bande sonore digne du propos), le tout me mettait déjà plutôt mal à l’aise.
Toutefois, l’histoire est la véritable horreur puisqu’il s’agit d’incarner un enfant kidnappé par une personne connue de la famille, nous guidant vers l’échappatoire d’un jeu particulièrement macabre. Si nous saisissons rapidement que nous ne sommes pas la première victime, on comprend également que le “petit” sadique joue simplement avec nous. Il existe de multiples fins, mais la principale m’a réellement choqué au point d’abandonner l’idée de recommencer pour découvrir les autres. Le point d’orgue étant de revivre l’enlèvement à la première personne, ressentir pleinement le drame de sa famille et la douleur de la torture qui s’ensuit, tout en gardant en tête que nous incarnons un enfant. Une expérience glaciale et glaçante !
Salsko
Le plus marquant ? Dead Space, probablement. Son ambiance glauquissime mêlant science-fiction et mysticisme lovecraftien n’est pas sans rappeler un certain Event Horizon, avec ces rares personnages humains qui semblent avoir oublié leur santé mentale en chemin. Des séquences de massacre hyper violentes (surtout lorsque les démembrés, c’est nous !) s’enchaînent avec des moments soi-disant “calmes”. Bien entendu, pour profiter de l’expérience au maximum, il faut jouer seul, de nuit et au casque. C’est là où le travail sur le son et le level design, dans ces couloirs tortueux toujours mal éclairés, nous maintient constamment sous pression jusqu’au jumpscare suivant. Dédicace spéciale à la séquence de “eye surgery” du second épisode, qui peut être particulièrement insoutenable pour les publics les plus sensibles… surtout quand on se loupe…
Nous vous souhaitons un Halloween des plus horrifiques…
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